Abstract:
Cette étude s’inscrit dans la recherche d’une alternative aux antibiotiques. Ici, le pouvoir antibactérien de
l’albumen provenant de 4 types différents d’œufs : œuf de caille, œuf de canard, œuf local, et l’œuf du commerce
a été évalué contre 7 souches bactériennes pathogènes isolées de l’hôpital Mahad Abdelkader-Djelfa, dans des
conditions physiques et chimiques différente. Bien qu’ils soient globalement efficaces, les 4 échantillons de blanc
d’œuf ont révélé un pouvoir antibactérien variable selon le type de bactérie et les conditions expérimentales.
Cependant, aucun échantillon de blanc d’œuf testé ne s’est avéré efficace sur Klebsiella pneumoniae. De plus, le
blanc d’œuf de caille semble avoir le meilleur effet antibactérien comparé aux autres types de blanc d’œufs testés.
Nous avons également constaté que la viscosité du blanc d’œuf joue un rôle crucial dans son effet sur les bactéries
pathogènes. Ce potentiel antibactérien est également influencé par le changement des températures dont 20°C
semble optimale pour atteindre l’effet antibactérien maximal. Ces résultats indiquent également que la fertilisation
affecte positivement l’effet antibactérien de l’œuf. Ces résultats préliminaires mettent en évidence la capacite du
blanc d’œuf à agir comme une alternative aux antibiotiques, ce qui ouvre de nouvelles perspectives dans le
domaine de l’antibiothérapie.
Description:
L’œuf est un aliment complet ayant un potentiel antimicrobien non négligeable.
Parallèlement, la résistance bactérienne aux antibiotiques est en constante augmentation et la
recherche d’une alternative à ces derniers s’avère imminente.
Dans ce contexte, notre travail vise à étudier le pouvoir antibactérien de différent type de
blanc d’œuf, à savoir le blanc d’œuf des œufs du commerce, celui des œufs locaux, le blanc d’œuf
des œufs de caille et des œufs du canard dans différentes condition vis-à-vis sept souches
bactériennes pathogènes notamment Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Serratia
marcescens, Citrobacter freundii, Escherichia coli, Acinetobacter baumannii et Klebsiella
pneumoniae.
Les principaux résultats de notre travail montrent que le blanc d’œuf offrant la meilleure
efficacité antibactérienne est le blanc d’œuf de caille, notamment contre les bactéries S. aureus et
P. aeruginosa. Les autres types de blancs d’œufs ont également un potentiel antibactérien
considérable. En effet, le blanc d’œuf des œufs locaux est plus efficace contre C. freundii tandis
que le blanc d’œuf des œufs du commerce présente une efficacité meilleure contre P. aeruginosa.
En revanche, le blanc d’œuf des œufs du canard est le seul type de blanc d’œufs efficace sur A.
baumannii.
Par ailleurs, le mélange des blancs d’œufs ne semble pas améliorer le potentiel
antibactérien des œufs. Par contre, la fécondation s’avère optimiser l’activité antibactérienne.
Globalement, les souches bactériennes étudiées réagissent différemment selon l’état et le
type de blanc d’œuf. De ce fait, nous avons établi quatre catégories en fonction du degré de
sensibilité des bactéries aux échantillons de blancs d’œufs testés
• Souches très sensibles : P. aeruginosa
• Souches moyennement sensibles : S. marcescens, C. freundii, E. coli et S. aureus
• Souches faiblement sensibles : A. baumannii
• Souches résistantes : K. pneumoniae
D’une autre part, l’analyse de l’état physique du blanc d’œuf a révélé que la viscosité du
blanc d’œuf joue un rôle essentiel dans son activité antibactérienne, quel que soit le type d’œuf utilisé. Nous avons également constaté que les blancs d’œufs à température ambiante présentent
un pouvoir antibactérien meilleure, indiquant l’importance des conditions de la viscosité et de la
température dans la stabilité de l’effet antibactérien des blancs d’œufs.
Malgré l’intérêt de ces résultats préliminaires dans la quête d’une alternative aux
antibiotiques, ces travaux méritent d’être approfondis dans le but d’isoler et de caractériser les
principes actifs responsables de ces propriétés antibactériennes. Il serait aussi intéressant de
déterminer la concentration minimale inhibitrice de ces protéines tout en se focalisant sur la
stabilité de leur activité antibactérienne sous différentes conditions de stockage, de pH et de
température. Ces résultats ouvrent également la perspective d’explorer le pouvoir antiparasitaires,
antifongiques et antiviral du blanc d’œufs.