Abstract:
Ce travail a été réalisé à Draa Souari dans la commune de Benhar (Sersou), wilaya de Djelfa. Il vise à
étudier la durabilité des exploitations agricoles par la méthode des indicateurs de durabilité agricoles
(IDEA). A cet effet, nous avons réalisé des enquêtes auprès de deux agriculteurs qui font essentiellement de
l’arboriculture. Le diagnostic IDEA, appliqué aux deux exploitations montre des scores différents dans les
trois échelles de durabilité, agroécologique, socioterritoriale et économique. C’est l’échelle de durabilité
agroécologique qui est l’échelle limite pour la durabilité dans les deux exploitations. Pour l'échelle
socioterritoriale, l'exploitation 1 est meilleure que l'exploitation 2 en raison de la force de l'exploitation 1
dans les indicateurs "Valorisation du patrimoine bâti et du paysage" et "Services, pluriactivité". Au niveau de
l’échelle de durabilité économique, les deux exploitations ont les meilleurs scores avec une avance de
l’exploitation 1; la différence est due aux indicateurs de la viabilité, la transmissibilité et l'efficience.
Description:
Cette étude a essayé d’appliquer la méthode IDEA à deux exploitations agricoles situées à Draa
Souari dans la commune de Benhar, wilaya de Djelfa. Ces deux exploitations font essentiellement
de l’arboriculture fruitière, nouvelle activité dans cette région à vocation pastorale. En effet, les
deux exploitations n'existent que depuis 2010 et 2011.
L’application de la méthode IDEA montre des scores différents au niveau des trois échelles de
durabilité agroécologique, socioterritoriale et économique, et l’exploitation 1 devance l’exploitation
2 dans les trois échelles.
L'échelle la plus performante est l'échelle de durabilité économique car les deux exploitations ont
un score maximal pour l'indicateur indépendance financière.
Pour les deux exploitations, l'échelle limitante est l'échelle de durabilité agroécologique à cause de:
- L'absence d'espèces annuelles en cultures associées et en particulier les légumineuses.
Il n'est jamais bon de dépendre d'une seule production pour générer des revenus. Plus le volume
d'échange de la production principale est important, moins les revenus sont diversifiés, ce qui
implique de faire face à des risques économiques en cas de perturbation des prix du marché.
- L'absence de zones de régulation écologique
L’intégration des arbres et d’autres résineux constituent une zone de régulation écologique
permettant le développement des auxiliaires indispensables pour un agroécosystème sain et
reproductible. De plus, ils améliorent la qualité paysagère.
Le travail de sol sans retournement, les bandes enherbées perpendiculaires à la pente et le paillage
permanent sont des solutions pour la protection des sols contre les risques de l’érosion.
- L'utilisation de pesticides et d'engrais de synthèse
l’eau et le sol sont deux facteurs indispensables pour une agriculture saine et reproductible. Il faut
une analyse plus précise de l’impact de l’activité agricole sur ces deux éléments.
- L’absence d'énergie renouvelable (solaire)
La valorisation des ressources renouvelables locales est un facteur indispensable pour une
agriculture autonome. L'énergie solaire apparaît donc comme une alternative pour fournir
l'électricité et, par conséquent, réduire les charges de production. Cette action devrait être menée
avec l'aide de l'Etat parce que les agriculteurs ne peuvent pas installer ce type d'équipements à cause
de son prix élevé.
- La valorisation par filières courtes
La vente directe rapproche le monde urbain du monde rural et elle peut améliorer en plus
l’accessibilité de l’espace. Elle responsabilise les producteurs sur la qualité des produits en limitant les transports. Les producteurs sont moins dépendants des fluctuations des prix sur les grands
marchés.
- L’implication sociale
Les agriculteurs pourraient s'intégrer dans des structures coopératives qui leur permettraient de
réduire leur charge, d'échanger avec d'autres agriculteurs et de prendre des décisions qui sont en
adéquation avec les objectifs de la durabilité tout en prenant en compte le contexte agricole local.