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Les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique on été réaffirmées en tant que priorité
du gouvernement algérien à la faveur de l’adoption d’un programme à l’horizon 2030. Avec
la croissance démographique mondiale, les besoins énergétiques augmentent jour après jour et
utilisent toujours plus de ressources, d’autre part, les météorologues annoncent que le bassin
méditerranéen en particulier est un « hot spot » c'est-à-dire un point chaud du changement
climatique : d'ici à 2100, les températures auront augmenté de 4 °C et la pluviométrie aura
baissé de 20 %. Il est donc largement temps de prendre conscience de la de la nécessité de
prendre en compte ces réalités dans l’urbanisme et la construction.
En Algérie, la population urbaine dépasse désormais le seuil des 50% et le secteur résidentiel
est l’un des plus consommateurs d’énergie, l’enjeu est donc d’améliorer le confort thermique
et le bien –être des habitants tout en réduisant les impacts énergétiques et environnementaux
liés à une forte consommation d’énergie.
Les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique sont les fondamentaux de la transition
énergétique. Celle-ci ne signifie pas nécessairement qu’il y a lieu de privilégier une énergie au
détriment d’une autre ou une solution plutôt qu’une autre mais il s’agit plutôt d’aller vers une
prise en compte de l’importance de cette transition et son intégration dans tous les projets
urbains. Le premier objectif de ce travail était de clarifier le concept de transition énergétique
et de rappeler ses enjeux, dans le domaine de l’aménagement et de la construction, en
particulier dans le secteur du bâtiment résidentiel qui est à l’origine de 35% de la
consommation d’énergie finale (APRUE, 2009).
.Etant donné l’inefficacité du parc immobilier, grands consommateurs de ressource, dans le
pays plus développés, plusieurs règlements et labels ont été élaborés à l’échelle internationale
pour concevoir et réalisés des bâtiments moins énergivores et plus soucieux de
l’environnement. Cependant, à l’échelle urbaine, beaucoup reste à faire car si l’efficacité
énergétique à l’échelle du bâtiment est un objectif de mieux en mieux intégré, la question de
l’efficacité énergétique se pose désormais à plus grande échelle, dans les projets de
planification et d’aménagements urbains.
Le second objectif de ce travail était de faire un état des lieux non exhaustif de la situation
énergétique et la consommation en Algérie. Le programme national de développement des
ENR et de l’efficacité énergétique (PNEREE), lancé en 2011, récemment actualisé, a été
explicité, ainsi que les objectifs et actions visés par ce programme, censé organiser le
déploiement de l’action publique énergétique de 2011 jusqu’à 2030.
Dans le domaine de l’architecture et de la construction, les objectifs du PNEREE, visant
l’isolation thermique des constructions existantes n’ont pas été atteints (le programme n’a pas
été entamé), tandis que pour les constructions neuves, seul un programme de 600 logements
HPE ( Haute Performance Energétique) a été réalisé, dans le cadre du programme ECO-BAT
sur tout le territoire national. Dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement urbain,
quasiment aucune mesure n’est prévue par le PNEREE, si ce n’est une économie au niveau de
l’éclairage public.
Pour finir, et afin d’illustrer la situation relative à la prise en compte de la transition
énergétique dans les opérations d’aménagement urbain en Algérie, ce travail a pris pour
exemple le cas des projets d’habitat dans la ville de Djelfa. Il ressort de l’étude de terrain que,
depuis la fin des années 1990, plus de 120 000 logements, toutes formules confondues, ont été
construits à Djelfa, mais ces logements, sont dans leur grande majorité construits et mis en
oeuvre selon les mêmes processus et les mêmes techniques constructives : système de dalles/
poteaux/poutres avec structure en béton armé et mur de remplissage en briques rouges, et ce,
aussi bien à Djelfa qu’ailleurs en Algérie, malgré la diversité des conditions géographiques
des différentes régions.
Au-delà des discours et des textes réglementaires, sur le terrain, seuls 80 logements ont été
construits dans le cadre d’une opération de 600 logements intégrant la Haute Performance
Energétique, lancée en 2011. Cette opération unique avec des résultats jugés parfois
insuffisants, a néanmoins le mérite d’exister : c’est un début qui peut ouvrir la voie à des
programmes plus aboutis dans le futur. Tout le reste des logements est « standard » et
n’intègre ni énergies renouvelables ni aucun critères d’efficacité énergétique, que ce soit à
l’échelle du bâtiment ou à l’échelle urbanistique.
Pourtant, autrefois les maisons dites « traditionnelles » étaient construites en matériaux locaux
et écologiques (murs porteurs en pierres et couverture en charpente en bois et tuiles rouges),
Cette technique constructive permettait une meilleure isolation thermique des maisons (plus
fraiches en été, moins froides en hiver), mais aujourd’hui ces savoir-faire sont quasiment
oubliés ; et la plupart des constructions individuelles, que ce soit dans les lotissements
programmés ou dans les quartiers irréguliers sont construites en poteaux- poutres et dalle en
béton armé depuis les années 1970.
Aujourd’hui, les défis sont importants avec l’urbanisation galopante et le changement
climatique, qui engendre des étés de plus en plus caniculaires, qui accentue les vagues de
chaleur et les phénomènes d’ilot de chaleur urbain et des hivers de plus en plus rudes avec toutes les conséquences que cela a sur la consommation d’énergie, particulièrement dans les
villes steppiques au climat déjà rigoureux.
Cependant, des « solutions » à prendre en compte dans les études et plans d’aménagement
urbain sont envisageables à l’image des « solutions » vertes, grises et douces qui ont été
exposées. Même s’il est évident qu’une analyse du contexte, des enjeux et des impacts de
chaque projet est nécessaire, et que les effets attendus de chaque solution sur le climat urbain
diffèrent d’un milieu urbain à un autre, il n’en demeure pas moins que ces expérimentations
pour le rafraichissement du climat urbain ouvrent des perspectives pour intégrer
effectivement, et en amont de manière simple et réalisable, la transition énergétique, dans la
mise en oeuvre des aménagements urbains, pour améliorer de manière durable le cadre de vie
urbain, et réduire la consommation d’énergie aussi bien pour le chauffage que pour la
climatisation, en particulier dans les villes steppiques |
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L’Algérie, à l’instar de nombreux autres pays dans le Monde, s’est engagée sur la voie de la
transition énergétique. Plusieurs textes législatifs et réglementaires sont consacrés aux
énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, qui ont été réaffirmées en tant que
priorités du gouvernement algérien à la faveur de l’adoption d’un programme ambitieux à
l’horizon 2030. Cependant, la question de la transition énergétique peine à s’imposer sur le
terrain, en particulier dans le domaine de la construction, de l’habitat et de l’urbanisme, alors
que le secteur du bâtiment résidentiel algérien représente, à lui seul, 35% de la consommation
énergétique totale.
Ce travail propose d’apporter une contribution à la réflexion sur la prise en compte des enjeux
de la transition énergétique dans les aménagements urbains et d’illustrer la situation à travers
l’exemple de la mise en oeuvre des projets d’habitat dans la ville de Djelfa. |
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