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L’interaction écologique faune-habitats dans les régions semi-arides, particulièrement
entre les Formicidae et les formations végétales steppiques est faite dans sept formations
végétales communes à Djelfa. Il s’agit des steppes halophytes d’Atriplex halimus, des steppes
psammophytes à Retama retam, des steppes halophytes à Salsola vermiculata, des steppes
à sparte lygeum spartum, de la formation forestière de Pinus halepensis, des steppes à
Artemisia herba alba et des steppes à Stipa tenacissima. Les résultats de cette étude ont
permis de recenser 15 espèces de Formicidae appartenant à 3 sous familles en association
avec les différentes formations végétales. La sous familles la plus représentée est celle des
Myrmicinae avec 8 espèces. Elle est suivie de la sous-famille des Formicinae (6 espèces). La
sous famille des Dolichoderinae se manifeste par une seule espèce Tapinoma nigerrimum.
Par ailleurs, les richesses moyennes notées varient d’une station à une autre. La valeur
la plus élevée est celle observée à El Maalba avec 10 espèces dont 1 Dolichoderinae
6 Myrmicinae et 3 Formicinae. Elle est suivie par ce qui est notée à El- Mesrane, à Hadjer-
Elmeleh et à Aliliga où 8 espèces; dont 4 Myrmicinae, 3 Formicinae et 1 Dolichoderinae sont
trouvées. Dans la station de Ezguiegue, 7 espèces sont trouvées; avec 4 Myrmicinae,
2 Formicinae et 1 Dolichoderinae. Dans le Cordon Dunaire, six espèces sont notées
(3 Myrmicinae, 2 Formicinae et 1 Dolichoderinae). Le même nombre d’espèces est trouvé la
station forestière Mezreb-Elali avec deux sous familles; Myrmicinae et Formicinae
représentées chacune par trois espèces.
Les fluctuations des richesses entre les différentes stations montrent que la station
Hadjer-Emeleh présente la valeur la plus élevée de S’m (5,6). Elle est suivie par la station
Ezguiegue avec 5,09 et par la station du Cordon Dunaire (4,6), d’El- Mesrane (4,5), d’Aliliga
(4,4) et d’El Maalba (4,2). La valeur la plus faible de la richesse moyenne, est notée dans la
formation forestière de Mezreb-Elali avec une richesse moyenne à égale 2,6. Ce résultat
confirme la relation étroite entre la richesse myrmécofaune et la richesse floristique dans les
différentes formations végétales.
En termes d’abondance relative, les valeurs d’abondances des espèces de fourmis
varient d’une station à une autre et au sein de la même station, d’une espèce à une autre. En
effet, la petite fourmi Monomorium salomonis est majoritaire dans les formations végétales,
Salsola vermiculata, Artemisia herba alba, Stipa tenacissima et la formation forestière de
Pinus halepensis
L’espèce granivore Messor medioruber vient en tête de liste dans la steppe
graminéenne à base de spart Lygeum spartum et en troisième position dans la steppe alfatière
Stipa tenacissima. Cette dominance de genre Messor est aussi notée près des formations
végétales à base de Retam reatm et Artemisia herba alba où Messor barbarus domine la
population myrmecofaune. Par contre, dans cette dernière; Messor medioruber est faiblement
représentée. Ceci est aussi noté également dans la formation forestière.
L'occurrence d’apparition des espèces varient selon la formation végétale.
Cataglyphis albicans est régulière dans 5 formations steppiques, Atriplex halimus, Salsola
vermiculata, Stipa tenacissima, Artemisia herba alba et Lygeum spartum. La fourmi
prédatrice Cataglyphis bicolor est constante dans les trois formations steppiques d’Atriplex
halimus, de Retama retam et de Salsola vermiculata. Mais elle est régulière dans les
formations à base de Lygeum spartum, de Pinus halepensis, et de Stipa tenacissima. Dans la
formation d’Artemisia herba alba, elle est dite accessoire. En ce qui concerne les deux
espèces de fourmis qui caractérisent seulement le milieu sablonneux Cataglyphis bombycina
et Messor arenarius. La première apparait de façon régulière alors que la seconde est
constante dans ce site. La fourmi granivore Messor barbarus est omniprésente en milieu
psammophyte et accessoire dans la steppe d’Artemisia herba alba.
La petite Myrmicinae Monomorrium salomonis est omniprésente près de Salsola
vermiculata; constante près de Retama retam et de Lygeum spartum et régulière dans les
formations, forestière, alfatière et d’armoise blanche. La même fourmi est accessoire dans la
première formation halophyte d’Atriplex halimus.
Concernant Messor medioruber, la moissonneuse commune entre les six groupements,
elle se considère comme omniprésente dans la steppe à Salsola vermiculata, régulière dans les
steppes à Atriplex halimus, à Artemisia herba alba et à Stipa tenacissima. Elle est constante
prés de Lygeum spartum et accessoire près de Pinus hlepensis.
Tapinoma nigerrimum est régulière dans la steppe psammophyte, accessoire près de
Salsola vermiculata, de Lygeums partum, d’Artemisia herba alba et de Stipa tenacissima. Elle
est accidentelle dans la formation d’Atriplex halimus. Les deux petites espèces Pheidole
pallidula et Plagiolepis sp. sont régulières dans la steppe d’Atriplex halimus mais elles sont
accidentelles en steppe Artemisia herba alba. L’espèce de fourmis qui caractérise seulement
le milieu forestier Camponotus erigens est régulière. Camponotus foreli est constante dans la
formation Lygeum spartum et accidentelle dans les deux milieux forestière et alfatière.
Pour ce qui est de Crematogaster laestrygon; cette fourmi est omniprésente les deux
formations graminéennes Lygeums partum et Stipa tenacissima. Elle est classée dans la
catégorie des espèces régulières dans la première formation halophyte d’Atriplex halimus et
dans la formation d’Artemisia herba alba, mais elle est accessoire dans la deuxième formation
halophyte de Salsola vermiculata. Dans cette dernière, Tetramorium biskrensis est régulière,
mais accidentelle dans les deux formations steppiques d’Artemisia herba alba et de
Lygeum spartum.
Le calcul de l’indice de Shannon-Weaver pour les sept stations confondues a donné
une valeur de 2,85 bits. La diversité est très élevée. Pour ce qui est des diversités notées pour
chaque formation végétale; les valeurs calculées varient de 1,5 bits dans la station de Mezreb-
Elalià 2,4 bits dans la station d’Aliliga. Cela confirme la grande diversité en espèces de
Formicidae dans la région steppique de Djelfa.
En ce qui concerne l’équitabilité, la valeur de E obtenue pour toutes les stations
confondues est de 0,7 bits. De même, les valeurs d’équitabilité calculées pour chaque
formation végétale varient de 0,6 bits enregistrée au niveau de Cordon-Dunaire, à 0,8 bits,
notée au niveau de la station de Mezreb-Elali. Ces valeurs proches 1 indiquent que les
effectifs des espèces fourmis tendent à être en équilibre entre eux.
Le calcul de l’indice de similarité a permis d’identifier une grande similarité entre la
formation à Salsola vermiculata et la formation à Lygeum spartum avec une valeur de 0,93.
Ainsi qu’entre les deux formations à Atriplex halimus et à Artemisia herba alba avec une
valeur de similarité de 0,9. Ce coefficient de similarité élevé indique la grande ressemblance
en myrmecofaune entre les formations steppiques. En outre, la valeur de Cs obtenue entre la
psammophyte à Retama retam et la formation forestière à Pinus hlepensis est faible 0,3. Ceci
révèle la faible similarité en espèces de fourmis entre ces deux sites.
Les résultats des traitements statistiques par l'analyse des correspondances multiples
dans les sept formations végétales montrent qu’il existe 11 groupes d’espèces de fourmis en
fonction de la végétation dominante dans le milieu. Cette analyse multidimensionnelle a pu
rassembler les espèces communes entre toutes ou bien quelques formations végétales dans des
groupements a part. Les résultats de la présente étude affirment encore que les fourmis; voire
même les insectes; sont en permanente interaction avec la végétation. Il y’a des espèces
comme Cataglyphis bicolor et Monomorium salomonis Pheidole pallidula et
Plagiolepis sp. qui sont adaptées à deux ou plusieurs formations steppiques. D’autres espèces
qui ne sont vues que dans un seul type de végétation comme Messor arenarius qui ne se
trouve que dans la formation dunaire. Aussi; l’espèce Camponotus erigens qui est propre à la
formation forestière. Ce traitement statistique a permis de donner une image réelle des choix
fait par la fourmi pour la végétation sous la quelle elle s’installe |
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L’objectif de la présente étude est de mettre en évidence les interactions entre
la myrmecofaune et les principales formations steppiques dans la région de Djelfa.
Les formations qui sont choisies selon un transect du Nord au Sud sont la steppe
halophyte d’Atriplex halimus, la steppe psammophyte à Retama retam, la steppe
halophyte à Salsola vermiculata, la steppe à sparte lygeum spartum, la formation
forestière de Pinus halepensis, la steppe à Artemisia herba alba et la steppe à Stipa
tenacissima. L’échantillonnage des fourmis est réalisé par les pots de Barber. Dans
chaque parcelle d’échantillonnage 10 pièges sont installés avec un espacement de 5 m
mensuellement depuis février 2020 jusqu'à janvier 2021. Au total, 15 espèces
réparties sur 3 sous familles sont inventoriés durant la période d’échantillonnage. Les
espèces qui dominent varient d’une station à une autre. Messor medioruber domine
dans la steppe halophyte d'Atriplex halimus (41,8 %), dans la steppe graminéenne de
Lygeum spartum (41,5 %). Au niveau de la steppe psammophyte l’espèce la plus
abondante est Messor barbarus (37,8 %). La petite Myrmicinae Monomorium
salomonis domine dans la steppe halophyte près de Salsola vermiculata 55,7% et dans
la formation forestière de Pinus halepensis (65,3 %), dans la steppe armoise blanche
Artemisia herba (45,7%) et dans la formation steppique à Stipa tenacissima
(35,1%).Le calcul des indices écologiques de structure a montré que la valeur de
l’indice de diversité pour les sept stations confonduesest de 2,9 bits, celaconfirme la
grande diversité myrmécofaune dans la steppe de Djelfa. De même, l’équitabilité
calculée montre que les effectifs des espèces fourmis tendent à être en équilibre entre
eux que ce soit pour les sept stations confondues (E = 0,7 bits) ou pour chacune
d’elles (0,6 ≤ E< 0,8). Pour la similarité, une grande ressemblance estillustréeentre la
formation à Salsola vermiculata et la formation à Lygeum spartum avec valeur de
0,93. Par contre la similarité en espèces de fourmis entre la psammophyte à Retama
retam et la formation forestière à Pinus hlepensis est faible 0,3. |
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