Abstract:
L'eau n'est pas seulement une ressource naturelle, mais un pilier essentiel de la vie et de l’équilibre environnemental. Bien que l’eau couvre la majorité de la surface terrestre, l’eau douce disponible reste très limitée, surtout dans les régions steppiques comme Aïn El Ibel, où la rareté s'accentue face à une demande croissante.
Ce mémoire explore les ressources en eau et leurs usages dans la commune d’Aïn El Ibel. Il commence par poser le cadre conceptuel (types d’eaux, caractéristiques du milieu steppique), puis décrit la commune sur les plans géographique, climatique et socio-économique.
L’analyse montre une forte dépendance aux eaux souterraines et une mauvaise répartition entre les secteurs, avec peu d’interventions stratégiques. L’enquête de terrain révèle des coupures fréquentes, l’absence de compteurs, mais aussi un intérêt marqué pour des solutions comme le goutte-à-goutte ou l’énergie solaire.
En conclusion, le problème ne réside pas uniquement dans la rareté de l’eau, mais dans sa gestion locale. La prise de conscience communautaire et l’ouverture à l’innovation offrent de réelles perspectives pour une gouvernance hydrique équitable et durable
Description:
À la lumière de l'étude de terrain et de l'analyse documentaire multidimensionnelle qui a porté sur la question des ressources en eau dans la commune d'Aïn El Ibel, il apparaît clairement que le problème ne réside pas uniquement dans la rareté de la ressource ou ses limites naturelles, mais aussi, et peut-être principalement, dans l'absence d'une gestion rationnelle garantissant l'équilibre entre l'abondance conjoncturelle et les besoins croissants des habitants et des secteurs productifs. Cette étude nous a permis d'obtenir une image détaillée et précise de la réalité des réseaux, des installations et des services liés à l'eau, ainsi que des défis structurels et institutionnels qui entravent l'accès à une véritable durabilité hydrique.
La commune d'Aïn El Ibel recèle une richesse en eau souterraine considérable, grâce à son positionnement sur un tissu géologique riche en perméabilité (notamment dans les régions sud et est), mais cette ressource n'est pas exploitée selon une vision intégrée.
Les réseaux de distribution d'eau souffrent d'une fragilité technique : fuites, absence de cartes actualisées, coupures fréquentes et perte totale de la capacité à contrôler la consommation réelle en raison de l'absence de compteurs.
L'exploitation irrationnelle de l'eau prévaut dans tous les secteurs : que ce soit dans la consommation domestique ou dans l'agriculture, où des méthodes d'irrigation traditionnelles non économes en eau sont encore utilisées, sans contrôle ni encadrement des autorités.
Les zones classées "dans l'ombre" (telles que Metiriha, Dzaïra, El Omra) restent en dehors de la couverture effective des réseaux d'eau, ce qui accentue les disparités spatiales et menace la stabilité sociale locale.
Les politiques suivies localement ne sont pas à la hauteur des défis posés, que ce soit en termes de planification, de financement ou d'encadrement technique.