Abstract:
Helicobacter pylori
.H. pylori
Résumé
Dans la région de Djelfa, l'ulcère gastroduodénal lié à Helicobacter pylori est fréquemment traité à l’aide de
préparations phytothérapeutiques issues de la médecine traditionnelle. Cette étude ethnobotanique vise à inventorier et
analyser les plantes médicinales utilisées localement dans le traitement de ces infections. Une enquête de terrain a été
menée auprès de 100 praticiens en phytothérapie, répartis dans 22 communes, à l’aide de questionnaires semi-
structurés. Les répondants ont été classés selon des critères tels que le sexe, l’âge, le niveau d’instruction et
l’expérience professionnelle. L’analyse des données sociodémographiques révèle une pratique majoritairement
masculine (79%), exercée principalement par des individus d’âge moyen (48%), présentant des niveaux d’instruction
variés : 39% ont un niveau secondaire et 16% un niveau universitaire. La majorité des praticiens possède une
expérience professionnelle comprise entre 10 et 20 ans (40%). L’étude a permis de recenser 61 espèces appartenant à
34 familles botaniques, illustrant une diversité floristique notable. Les espèces les plus citées, telles que Punica
granatum, Teucrium polium, Juniperus phoenicea et Pinus sylvestris, se distinguent à la fois par leur fréquence
d’usage et par leur efficacité perçue contre H. pylori. Les méthodes de préparation les plus couramment utilisées sont
l’infusion et la décoction, en lien avec les parties végétales principalement employées, notamment les feuilles, les
graines et les racines. Les résultats montrent également que l’efficacité perçue des espèces les plus fréquentes, souvent
corroborée par des données pharmacologiques, témoigne de la pertinence des savoirs traditionnels. Cette étude
souligne l’importance de préserver et de valoriser le patrimoine ethnobotanique local, tout en ouvrant des perspectives
pour des recherches pharmacologiques approfondies, visant à identifier les composés bioactifs responsables des effets
anti-H. pylori et à intégrer ces ressources dans des approches thérapeutiques complémentaires et durables.
Description:
Cette étude ethnobotanique, menée dans la région de Djelfa, met en lumière la
richesse et la complexité des savoirs traditionnels relatifs à l’usage des plantes médicinales
dans le traitement de l'ulcère gastroduodénal. L’analyse de 100 praticiens en phytothérapie
révèle que cette pratique est majoritairement exercée par des hommes d’âge moyen, aux
niveaux d’instruction variés, traduisant une large diffusion et accessibilité des connaissances
ethnopharmacologiques.
L’inventaire botanique fait ressortir une grande diversité floristique, avec 61 espèces
appartenant à 34 familles, parmi lesquelles les Lythraceae, Lamiaceae, Cupressaceae et
Pinaceae sont les plus représentées. Les espèces les plus fréquemment citées, telles que
Punica granatum, Teucrium polium, Pinus sylvestris et Juniperus phoenicea, se distinguent
par leur usage répété et leur efficacité perçue élevée, souvent corroborée par des données
pharmacologiques et expérimentales issues de la littérature.
L’analyse des méthodes de préparation et des parties végétales utilisées met en
évidence une prédominance de l’infusion, suivie de la décoction, correspondant
respectivement aux parties tendres (feuilles, fleurs) et aux structures plus dures (écorces,
racines). Cette répartition traduit une optimisation empirique des ressources locales et une
connaissance affinée des propriétés thérapeutiques des espèces disponibles.
Ces résultats confirment la richesse du savoir ethnobotanique Djelfaoui et mettent en
évidence plusieurs espèces prometteuses à valoriser dans la lutte contre H. pylori. La
convergence entre l’efficacité perçue et les données scientifiques ouvre la voie au
développement de phytomédicaments locaux, tout en soulignant la nécessité d’une
standardisation des usages (posologie, méthodes de préparation) et d’une évaluation
toxicologique rigoureuse.