Abstract:
Résumé
Dans la région de Djelfa, les infections urinaires constituent une pathologie fréquente, généralement traitée par la
population locale à l’aide de traitements phytothérapeutiques fondés sur l’usage traditionnel des plantes
médicinales. Cette étude ethnobotanique vise à inventorier les plantes médicinales utilisées pour le traitement de
quatre types d’infections urinaires : la pyélonéphrite, la cystite, la prostatite et l’urétrite. À cet effet, une enquête
de terrain a été menée à l’aide de questionnaires standardisés, impliquant 100 participants répartis dans 12
communes. Les enquêtés ont été classés selon leur sexe, leur âge, leur niveau d’instruction et leur expérience
professionnelle. Des données botaniques détaillées sur les plantes identifiées ont été soigneusement recueillies,
puis analysées à l’aide d’outils statistiques appropriés.Les résultats sociodémographiques révèlent une forte
prédominance masculine parmi les praticiens (97 %), avec des niveaux d’expertise variés. L’étude a permis de
recenser 58 espèces médicinales appartenant à 36 familles botaniques, témoignant d’une importante diversité
floristique. Certaines plantes se distinguent par leur efficacité spécifique: Petroselinum crispum pour la
pyélonéphrite, Hordeum vulgare également pour la pyélonéphrite, et Cucurbita pepo pour la cystite, la prostatite
et l’urétrite. Ces résultats soulignent le rôle central de ces espèces dans la phytothérapie traditionnelle locale. Les
méthodes de préparation les plus fréquemment utilisées sont, par ordre décroissant, l’infusion, la décoction et la
macération. Les parties de plantes les plus sollicitées sont la partie aérienne, les graines et les feuilles. L’emploi
de certaines espèces pour plusieurs affections souligne l’interconnexion des troubles urinaires et les vastes
propriétés thérapeutiques des plantes utilisées. Cette étude met en lumière la richesse du savoir ethnobotanique
local et souligne l’importance de sa préservation. Elle ouvre également des perspectives prometteuses pour des
recherches pharmacologiques futures, en vue d’identifier les composés bioactifs responsables des effets
thérapeutiques et de promouvoir l’intégration de la médecine traditionnelle dans les approches de santé durable et
contemporaine
Description:
L’étude ethnobotanique réalisée dans la région de Djelfa témoigne d’une diversité
floristique remarquable mobilisée dans la gestion traditionnelle des infections urinaires. Cette
diversité se manifeste non seulement par la variété des espèces utilisées, mais également par la
cohérence des choix thérapeutiques, fondés sur l’efficacité perçue, la fréquence de citation et la
richesse en composés bioactifs.
L’analyse socio-démographique révèle une prédominance de praticiens masculins d’âge
moyen, aux niveaux d’éducation et d’expérience professionnelle variés, ce qui traduit un intérêt
généralisé pour la phytothérapie au sein des différents groupes sociaux. Des espèces telles que
Petroselinum crispum, Hordeum vulgare et Cucurbita pepo ont été identifiées comme les plus
efficaces dans le traitement de différents types d’infections urinaires, notamment la
pyélonéphrite, la cystite, la prostatite et l’urétrite, grâce à leurs effets perçus comme excellents
par la majorité des répondants, soutenus par des propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires
et antioxydantes bien documentées.
L’utilisation fréquente d’une même plante pour plusieurs affections reflète la nature
interconnectée de ces troubles et la polyvalence médicinale de ces espèces. L’analyse croisée des
parties utilisées, des procédés de préparation et de l’effet perçu renforce l’idée que ces pratiques
locales ne sont pas empiriques de manière aléatoire, mais reposent sur une connaissance
rationalisée et transmise. Cette étude contribue à la préservation de savoirs ethnobotaniques
précieux, tout en suggérant des pistes prometteuses pour des recherches pharmacologiques sur
les remèdes naturels destinés à la santé du système urinaire.
Les recherches futures devraient viser l’identification des composés actifs des plantes les
plus utilisées, tout en encourageant leur conservation durable. La mise en place d’un catalogue
des espèces à potentiel thérapeutique pourrait favoriser l’intégration de ces savoirs traditionnels
dans la médecine moderne.