Diagnostic et évaluation des performances de la station d’épuration des eaux usées de Djelfa

ATTAALLAH Ikram, ABDELLI Hayat

Diagnostic et évaluation des performances de la station d’épuration des eaux usées de Djelfa

ATTAALLAH Ikram, ABDELLI Hayat

URI: http://dspace.univ-djelfa.dz:8080/xmlui/handle/112/7764

Date: 2025

Abstract:

Les eaux usées, de compositions variées et issues de sources diverses, représentent une menace sérieuse pour l’environnement lorsqu’elles sont rejetées sans traitement préalable. Leur réutilisation directe peut également engendrer des risques sanitaires importants. D’où l’importance de leur transport à travers les réseaux d’assainissement vers des stations d’épuration pour y être traitées convenablement. Cette étude vise à évaluer l’efficacité de la station d’épuration à boues activées de la ville de Djelfa sur la période allant de 2019 à 2024, à travers l’analyse de plusieurs paramètres physico-chimiques essentiels. Les résultats obtenus indiquent une bonne performance dans l’élimination des polluants organiques, avec un taux d’abattement moyen de 65,30 % pour les matières en suspension (MES), 81,96 % pour la demande biologique en oxygène sur 5 jours (DBO₅), et 69,99 % pour la demande chimique en oxygène (DCO). En ce qui concerne les nutriments (NH₄⁺, NO₂⁻, NO₃⁻), les résultats montrent une conformité partielle aux normes, tandis que le phosphore total (PT) dépasse souvent les limites autorisées, en raison de l’absence d’un traitement tertiaire. Des contraintes techniques, telles que l’accumulation des boues et le manque d’entretien de certains équipements, ont également été constatées. On peut conclure que la STEP de Djelfa contribue de manière significative à la dépollution des eaux usées, bien qu’un renforcement du dispositif technique soit nécessaire pour assurer une conformité environnementale continue

Description:

Après l’observation et l’analyse des différentes étapes de traitement des eaux usées à la STEP de Djelfa, nous avons procédé à une série d’analyses physico-chimiques sur des échantillons d’eaux brutes et traitées, couvrant plusieurs périodes (2019 à 2024), dans le but d’évaluer l’efficacité du système d’épuration et de vérifier sa conformité par rapport aux normes de rejet algériennes. Au terme de cette étude, les résultats obtenus montrent que la station présente un rendement globalement satisfaisant, notamment en ce qui concerne l’élimination de la matière organique biodégradable. Les moyennes observées pour les principaux paramètres sont de 332 mg/l pour la DBO₅ à l’entrée contre 78,2 mg/l à la sortie, et de 595,1 mg/l pour la DCO à l’entrée contre 176,4 mg/l à la sortie, ce qui correspond à des taux d’abattement respectifs de 81,96 % et 69,99 %. Pour les MES, le rendement moyen est de 65,30 %, ce qui reste acceptable mais pourrait être amélioré. Concernant les paramètres azotés, une réduction notable des concentrations en ammonium a été observée, témoignant d’un bon fonctionnement du processus de nitrification. Cependant, l’accumulation relative de nitrates en sortie suggère que la dénitrification n’est pas toujours optimale. En ce qui concerne le phosphore total, les résultats indiquent une efficacité variable selon les périodes, avec des valeurs dépassant parfois les limites réglementaires, probablement en raison de l’absence d’un processus spécifique de déphosphatation. Les coefficients de biodégradabilité (DBO₅/DCO), atteignant en moyenne 57 %, indiquent que les eaux usées traitées contiennent encore une proportion importante de matière biodégradable, ce qui souligne la nécessité d’améliorer certaines étapes biologiques et/ou physico-chimiques. Les résultats de conformité aux normes algériennes révèlent des dépassements fréquents pour la DBO₅, la DCO, les MES et l’ammonium, notamment avant 2021. Ces non- conformités peuvent être liées à la surcharge organique, aux rejets directs d’eaux industrielles et hospitalières non prétraitées, ainsi qu’à l’absence de traitement tertiaire. Enfin, les problèmes techniques rencontrés — tels que l’encrassement des bassins par les boues, la défaillance des systèmes d’aération et le manque de formation du personnel — limitent la pleine efficacité de la station.

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