الخلاصة:
Cette étude examine la diversité des araignées dans trois agroécosystèmes de Hassi Bahbah (Djelfa,
Algérie) : blé, avoine et oliveraie. Les échantillons ont été collectés par pièges Barber entre février
et mai 2025. Au total, 19 espèces adultes appartenant à 10 familles ont été recensées, dominées par
les Linyphiidae, Gnaphosidae et Lycosidae. L’oliveraie s’est révélée la plus riche en espèces, en
raison de sa structure complexe et stable. Ces résultats soulignent l’importance des araignées comme
agents naturels de lutte biologique et l’intérêt de leur intégration dans les pratiques agricoles
durables
الوصف:
entrepris une exploration approfondie et systématique des communautés
d'araignées (ordre Araneae) au sein des agroécosystèmes de Hassi Bahbah, situés dans la wilaya de
Djelfa, en Algérie. L'objectif principal était de combler une lacune significative dans la littérature
scientifique algérienne concernant la diversité et la dynamique de ces arthropodes cruciaux dans les
milieux agricoles. En se concentrant sur trois types de cultures distincts Ŕ le blé, l'avoine et les
vergers d'oliviers Ŕ notre recherche visait à établir un inventaire faunistique précis, à analyser la
structure et les dynamiques spatio-temporelles de ces communautés, et à évaluer leur rôle potentiel
en tant qu'agents de lutte biologique naturelle.
La méthodologie adoptée, bien que rigoureuse dans son application, a reposé principalement sur
l'utilisation de pièges Barber, déployés sur quatre campagnes d'échantillonnage s'étendant de février
à mai 2025. Ce protocole a permis une collecte standardisée des araignées épigées et vagabondes,
dont l'identification minutieuse des spécimens adultes a révélé une richesse taxonomique notable.
Les analyses écologiques subséquentes, basées sur des indices de diversité et de constance, ont
fourni des données quantitatives essentielles pour caractériser les peuplements et leurs réponses aux
facteurs environnementaux et anthropiques.
Les résultats de cette étude ont mis en lumière une diversité arachnologique significative dans la
région de Hassi Bahbah, avec l'identification de 20 espèces d'araignées adultes réparties en 10
familles distinctes. Cette découverte est d'autant plus pertinente que la faune arachnologique
algérienne, en particulier dans les agroécosystèmes, reste largement sous-documentée.
La prédominance des familles Linyphiidae, Gnaphosidae et Lycosidae dans nos échantillons
souligne leur importance écologique dans ces milieux, ces groupes étant reconnus pour leurs rôles
de prédateurs actifs au sol ou de tisseurs de toiles basses. Leur abondance suggère une contribution
substantielle à la régulation des populations d'insectes, un service écosystémique vital pour
l'agriculture.
L'analyse comparative entre les différents types de cultures a révélé des disparités marquées dans la
composition et l'abondance des communautés d'araignées. Les vergers d'oliviers se sont distingués
par une richesse spécifique et une abondance d'individus significativement plus élevées que celles
observées dans les cultures annuelles de blé et d'avoine. Cette observation corrobore l'hypothèse
selon laquelle la complexité structurale et la stabilité des habitats pérennes, tels que les oliveraies
avec leurs multiples strates (arborée, herbacée, litière foliaire), favorisent une plus grande hétérogénéité de microhabitats et, par conséquent, une biodiversité arachnologique plus riche et plus
équilibrée. À l'inverse, les cultures céréalières, soumises à des perturbations agricoles plus intenses
et régulières (labour annuel, désherbage), tendent à abriter des communautés moins diversifiées,
dominées par des espèces plus résilientes et généralistes.
La dynamique mensuel des populations d'araignées a également été clairement établie, avec une
augmentation progressive de l'abondance et de l'activité des araignées de février à mai, culminant au
printemps. Cette phénologie est en étroite corrélation avec les conditions climatiques de la région
semi-aride de Hassi Bahbah, où l'augmentation des températures et la disponibilité des proies au
printemps stimulent l'activité et la reproduction des araignées. Cette synchronisation entre les cycles
de vie des araignées et les périodes de forte activité des insectes ravageurs renforce leur potentiel en
tant qu'agents de lutte biologique, intervenant de manière opportune pour réguler les populations de
ravageurs au moment critique de la croissance des cultures.
Au-delà de ces découvertes spécifiques, cette étude apporte une contribution fondamentale à
l'écologie appliquée et à la conservation de la biodiversité en Algérie. En fournissant un inventaire
de référence et une analyse des dynamiques écologiques dans des agroécosystèmes peu étudiés, elle
établit une base solide pour de futures recherches et pour l'élaboration de stratégies de gestion
agricole durable. Les araignées, en tant que bio-indicateurs sensibles, peuvent servir de sentinelles
pour évaluer la santé des écosystèmes agricoles et l'efficacité des pratiques agroécologiques mises
en œuvre. Leur rôle de prédateurs naturels offre une voie prometteuse pour réduire la dépendance
aux pesticides chimiques, favorisant ainsi des systèmes de production plus résilients et respectueux
de l'environnement.
Pour approfondir notre compréhension et maximiser l'impact de ces recherches, plusieurs avenues
futures sont recommandées. Il est essentiel d'intégrer des méthodes de collecte complémentaires,
telles que le fauchage, le battage de la végétation, l'aspiration ou la chasse à vue, afin d'obtenir un
inventaire plus complet de toutes les guildes fonctionnelles d'araignées, y compris celles qui
occupent les strates végétales supérieures. La mise en place de programmes de surveillance à long
terme, s'étendant sur un cycle annuel complet ou plusieurs années, est également cruciale pour saisir
les dynamiques phénologiques complexes et les réponses des populations aux fluctuations
climatiques et aux pratiques agricoles sur le long terme.
Des études futures devraient également se concentrer sur la quantification directe des interactions
trophiques entre les araignées dominantes et les espèces de ravageurs spécifiques, en utilisant des
techniques telles que l'analyse moléculaire du contenu intestinal, pour évaluer précisément leur
efficacité en tant qu'agents de lutte biologique. Enfin, des recherches comparatives sur l'impact de
différentes pratiques agricoles (par exemple, agriculture biologique versus conventionnelle, gestion
des bordures de champs, cultures de couverture) sur les communautés d'araignées fourniraient des
données précieuses pour affiner les recommandations en matière de gestion durable et
d'agroécologie en Algérie et dans des contextes similaires