Abstract:
Cette étude, menée dans le reboisement de Noumssen (wilaya de Djelfa), vise à évaluer la
capacité de séquestration du carbone en milieu semi-aride, à travers une approche
dendrométrique et des équations allométriques reconnues. Elle s’inscrit dans le cadre de la
valorisation des services écosystémiques forestiers, notamment la régulation climatique.
Les résultats révèlent une densité moyenne de 75 arbres par placette, un DHP moyen de 10,58
cm et une surface terrière de 15,29 m²/ha. Le peuplement présente une bonne homogénéité
(indice de Gini de 0,1286), et un taux de mortalité modéré (jusqu’à 18 %).
La biomasse totale est estimée à 1 910,6 tonnes, équivalant à 220,45 tonnes de carbone, soit
809,06 tCO₂eq. À l’échelle du reboisement (979 ha), cela représente une séquestration de 13
204 tCO₂eq, équivalente aux émissions annuelles d’environ 2 870 voitures.
L’étude confirme l’importance des reboisements à base de pin d’Alep pour le stockage du
carbone et recommande le recours à d'autres méthodes d’évaluation (EX-ACT, télédétection,
krigeage) pour renforcer les résultats.
Description:
Les écosystèmes forestiers jouent un rôle central dans le fonctionnement de la biosphère et le
bien-être de l’homme. Ils sont cependant parmi les milieux les plus exposés aux menacés
d’ordre naturel et anthropique. C’est dans ce contexte que s’inscrit la présente étude, visant à
évaluer le potentiel de séquestration du carbone dans un reboisement de pin d’Alep situé dans
une zone semi-aride la wilaya de Djelfa (Algérie). L’approche méthodologie combinant
mesures dendrométriques et équations allométriques appliquées sur 60 placettes retenues.
Les résultats révèlent une densité moyenne de 75 arbres par placette, un DHP moyen de 10,58
cm et une surface terrière moyenne de 15,29 m²/ha. La faible valeur de l’indice de Gini (0,1286)
calculé sur la surface terrière moyenne de l’ensemble des placettes inventoriées, indique une
distribution homogène au sein des peuplements traduisant une structure relativement équilibrée
et peu inégalitaire. Le taux de mortalité, bien que pouvant atteindre 18 %, reste modéré et
indique une certaine résilience écologique.
En termes de séquestration du carbone, la biomasse totale estimée sur l’ensemble des placettes
s’élève à 1 910,6 tonnes, soit un stock global de 220,45 tonnes de carbone, correspondant à
809,06 tCO2eq. Extrapolé à l’échelle de la zone d’étude (979 hectares), cela représente environ
13 204 tCO2eq, un volume équivalant aux émissions annuelles moyennes de plus de 2 870
véhicules. Ces résultats mettent en évidence l’efficacité des reboisements bien planifiés en zone
semi-aride, tant en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.
Ainsi, cette étude souligne l’importance de poursuivre les efforts de reforestation entrepris par
l’Etat Algérien, en les inscrivant dans un dispositifs rigoureux de suivi scientifique afin
d’optimiser les stratégies sylvicoles futures.
Pour améliorer la précision des évaluations, il est recommandé d’explorer des outils comme
EX-ACT (FAO) pour intégrer les co-bénéfices climatiques, d’utiliser la modélisation spatiale
(krigeage, IDW) et les indices de végétation issus de la télédétection (NDVI, EVI), et de mettre
en place un système de suivi à long terme. Cette approche permettrait de spatialiser les stocks
de carbone, de détecter les zones à fort potentiel de séquestration ou en dégradation, et
d’adapter les pratiques de gestion. Ces innovations renforceraient la robustesse et la
reproductibilité des évaluations carbone en contexte semi-aride.
On ne cessera jamais de relever toute l’importance et place qu’occupent les milieux forestiers
dans la biosphère.
La présente étude et les propositions notées se veulent une modeste contribution en vue d’une
réelle et efficace prise de conscience contre tous les facteurs exogènes dégradants dus en
particulier à l’être humain.