الخلاصة:
Face aux enjeux croissants de sécurité alimentaire et de préservation des ressources naturelles en Algérie, l'agriculture
irriguée se trouve confrontée à des défis majeurs d'efficience hydrique. Les pratiques agricoles traditionnelles, bien
qu'accompagnées d'équipements modernes, génèrent des pertes hydriques substantielles qui compromettent la viabilité
économique et environnementale des exploitations. Une investigation approfondie réalisée dans la région de Tadmait,
zone à fort potentiel agricole, a permis d'identifier et de quantifier ces dysfonctionnements par le biais d'enquêtes de
terrain auprès des producteurs locaux. Cette problématique est particulièrement critique dans les zones de production
intensive où les cultures stratégiques comme les céréales et les tubercules mobilisent d'importants volumes d'eau sans
optimisation préalable des apports. La présente recherche propose une méthodologie innovante d'aide à la décision basée
sur l'exploitation des données satellitaires, spécifiquement l'analyse spectrale de la végétation combinée aux paramètres
climatiques, pour révolutionner les stratégies d'irrigation. L'approche développée s'appuie sur le traitement d'indices
biophysiques de la végétation et leur corrélation avec les variables météorologiques pour établir des modèles prédictifs
de gestion hydrique adaptative. Les investigations menées sur les systèmes de production céréaliers et de pommes de
terre ont validé cette approche en démontrant son potentiel d'optimisation des ressources hydriques. Les analyses ont
révélé que l'intégration des technologies géospatiales dans les processus décisionnels agricoles permet une réduction
significative des consommations d'eau tout en maintenant les performances productives des cultures. Parallèlement, une
évaluation économique détaillée des pratiques actuelles et des solutions proposées a été conduite, démontrant la
rentabilité financière de l'adoption des outils de télédétection et quantifiant les économies potentielles en termes de coûts
d'irrigation et d'amélioration des rendements. Les résultats obtenus confirment l'efficacité probante de l'observation
satellitaire dans la rationalisation des pratiques irrigues et l'amélioration de l'efficience hydrique des systèmes agricoles.
Cette méthodologie présente un caractère transférable et adaptable aux diverses conditions pédoclimatiques nationales,
ouvrant des perspectives d'application à grande échelle pour les décideurs et gestionnaires du secteur agricole.
L'approche proposée constitue un outil stratégique pour l'accompagnement des politiques de développement agricole
durable et peut être déployée dans différents contextes territoriaux pour soutenir la transition vers une agriculture
intelligente et économe en ressources hydriques.
الوصف:
Cette recherche établit de manière définitive le potentiel révolutionnaire de la télédétection pour
transformer la gestion de l'irrigation en zones semi-arides. L'analyse approfondie des données
satellitaires Sentinel-2 sur la période 2020-2024, couplée aux mesures de terrain dans la commune
de Taâdhmit, révèle un paradoxe hydrique critique : malgré des précipitations satisfaisantes certaines
années (262 mm en 2022), la dégradation continue du NDVI témoigne d'un pilotage inadéquat des
systèmes d'irrigation traditionnels fonctionnant selon des calendriers fixes déconnectés des besoins
réels des cultures.
La rationalisation de l'irrigation céréalière dans la zone de Tadmaît représente un enjeu majeur pour
la durabilité de l'agriculture locale. Malgré l'excellence de la ressource hydrique souterraine,
l'optimisation des pratiques d'irrigation s'impose pour préserver cette ressource stratégique et
améliorer la rentabilité des exploitations. L'adoption de systèmes d'irrigation efficients, couplée à
un pilotage précis des apports, permet de réduire la consommation d'eau de 25 à 40% tout en
maintenant, voire en améliorant, les performances agronomiques.
Les technologies disponibles, des plus simples (tensiomètres, aspersion optimisée) aux plus
sophistiquées (irrigation localisée, pilotage automatisé), offrent des solutions adaptées à tous les
types d'exploitations. Le choix du système doit intégrer les contraintes économiques, la taille de
l'exploitation, et les objectifs de production. L'irrigation goutte-à-goutte et la micro-aspersion, bien
que plus coûteuses à l'installation, présentent les meilleures perspectives de rentabilité à long terme
dans un contexte d'augmentation probable du coût de l'eau.
L'évolution vers une agriculture de précision, utilisant capteurs connectés et gestion automatisée,
représente l'avenir de l'irrigation céréalière. Ces technologies, déjà opérationnelles dans les pays
développés, commencent à être accessibles dans le contexte algérien. Leur adoption progressive
permettra d'optimiser davantage l'efficience hydrique tout en réduisant la pénibilité du travail et en
améliorant la régularité des résultats.
La formation des agriculteurs et des techniciens constitue un préalable indispensable à la réussite de
cette transition vers une irrigation rationalisée. Les instituts techniques, les services agricoles, et les
organisations professionnelles ont un rôle clé à jouer dans l'accompagnement de cette évolution.
L'appropriation des nouvelles techniques par les producteurs conditionne largement le succès des
programmes de modernisation de l'irrigation.
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Les indices de végétation (NDVI) se confirment comme des indicateurs fiables et précoces du stress
hydrique, permettant de définir des seuils d'alerte opérationnels précis : seuil d'alerte précoce à
NDVI < 450 unités, seuil d'irrigation urgente à NDVI < 350 unités, et seuil critique d'humidité du
sol à < 0,035 m³/m³. Cette approche scientifique permet une rationalisation des apports hydriques
avec des économies d'eau de 20 à 30% et des augmentations de rendement de 15 à 25%, représentant
un potentiel économique considérable pour les exploitations de la région.