Abstract:
L’aproche synécologique du peuplement apoidea (Hymenoptera, Aculeata) en milieu
steppique a été étudiée. Nous avons mené cette étude dans la région de Djelfa, plus précisément
dans la commune de Zaâfrane, au printemps (avril - mai), où nous avons capturé 96 abeilles à l'aide
d'un filet à papillons. Les échantillons ont été classés en deux familles (Apidae-Megachilidae), 9
genres et 14 espèces. La famille des Apidae était la plus présente avec 91 individus et les espèces
les plus abondantes étaient Apis mellifera (32) et Nomada SP2 (31). Cette étude a contribué à notre
connaissance de peuplement d'abeilles et de sa diversité dans la région de Djelfa
Description:
La présente étude, menée dans la station de Zaâfrane (région de Djelfa), avait pour objectif
d’analyser la composition, la structure et la diversité du peuplement d’abeilles sauvages (Apoidea)
dans un milieu steppique. Les résultats obtenus apportent un éclairage précieux sur la biodiversité
entomologique locale et soulignent l’importance écologique et économique de ces insectes.
L’échantillonnage réalisé entre avril et mai 2025 a permis de recenser 96 individus
appartenant à 2 familles (Apidae et Megachilidae), 9 genres et 14 espèces.
La famille des Apidae s’est révélée largement dominante (94,8 % des individus), traduisant
un déséquilibre marqué par rapport aux Megachilidae (5,2 %).
L’analyse des abondances relatives met en évidence la prépondérance de deux espèces,
Apis mellifera (33,3 %) et Nomada sp.2 (32,3 %), qui concentrent ensemble près de deux tiers du
peuplement.
La richesse totale (14 espèces) et la richesse moyenne (1,75 par relevé) traduisent une
diversité spécifique limitée, typique des milieux semi-arides soumis à des contraintes abiotiques
fortes.
L’indice de Shannon-Weaver (H’ = 2,38 bits) indique une diversité modérée, alors que
l’équitabilité (E = 0,62) révèle une répartition inégale des individus entre espèces, confirmant la
dominance de quelques taxons au détriment des espèces rares.
Ces résultats confirment que les écosystèmes steppiques, bien que contraignants, abritent
une faune apoïdienne diversifiée mais numériquement déséquilibrée. La forte présence d’Apis
mellifera souligne l’importance de cette espèce à la fois comme pollinisateur majeur et comme
espèce généraliste adaptée aux conditions semi-arides. La dominance des Nomada, abeilles
cleptoparasites, témoigne également d’une interaction écologique complexe influençant la
structuration du peuplement.
Afin de préserver et valoriser cette diversité, plusieurs recommandations peuvent être
formulées :
Conservation des habitats naturels : protéger les zones steppiques de la dégradation
(surpâturage, urbanisation, pratiques agricoles intensives) afin de maintenir les ressources
florales et les sites de nidification.
Conclusion
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Gestion durable de l’Apis mellifera : encourager une apiculture raisonnée qui n’éclipse pas
les abeilles sauvages et limite la compétition pour les ressources.
Sensibilisation locale : impliquer les agriculteurs et habitants dans la conservation des
pollinisateurs en valorisant leur rôle essentiel pour la production agricole et la biodiversité.
Intégration dans les politiques de conservation : promouvoir la reconnaissance des apoïdes
sauvages dans les plans de gestion environnementale et agricole.
Cette étude constitue une première étape qui mérite d’être approfondie. Les perspectives
futures incluent :
Suivi spatio-temporel : élargir l’échantillonnage à d’autres saisons et stations steppiques
pour mieux comprendre les variations saisonnières et spatiales du peuplement.
Études fonctionnelles : analyser les préférences florales, les réseaux de pollinisation et le
rôle écologique des espèces dominantes et rares.
Approche génétique et taxonomique : recourir à des outils moléculaires pour confirmer
l’identification des espèces et mieux cerner les relations phylogénétiques.
Évaluation des pressions anthropiques : mesurer l’impact des pesticides, du changement
climatique et de la fragmentation des habitats sur la dynamique des populations.
Valorisation appliquée : explorer le potentiel des apoïdes sauvages comme pollinisateurs
auxiliaires dans les cultures locales (céréales, légumineuses, cucurbitacées).