Abstract:
L'objectif du présent travail était d’isoler des bactéries à partir de la rhizosphère du blé
dur et d'étudier leurs propriétés de promotion de la croissance des plantes. Au total, 45
souches bactériennes ont été isolées puis testées pour leurs capacités à sécréter des
enzymes lytiques (protéase, lipase et a-amylase), à produire des sidérophores et à
solubiliser le phosphate. Les résultats ont montré que 16 souches ont donné les meilleurs
résultats. Celles-ci ont ensuite été évaluées pour leur effet antifongique contre Fusarium
clavum, agent responsable de la fusariose (ou brûlure) de l’épi du blé dur. L’évaluation
a été réalisée à travers le test de co-culture et les pourcentages d’inhibition du mycélium
végétatif et aérien ont été mesurés. Parmi ces souches, deux, codées RB 14 et RB 15 se
sont distinguées par les taux d’inhibition, les plus élevés atteignant respectivement
27,31% et 27,89% pour le mycélium végétatif, et 60,46% et 63,26% pour le mycélium
aérien. Ces deux souches ont été identifiées préliminairement à travers des tests
microscopiques et biochimiques comme appartenant au genre Pseudomonas.
En conclusion, les deux souches possèdent des propriétés notables de promotion de la
croissance des plantes et constituent donc des candidates prometteuses dans la
formulation de bioinoculants
Description:
Les PGPR sont des bactéries colonisant la rhizosphère et présentant diverses propriétés
bénéfiques pour les végétaux. Elles agissent de manière directe, en améliorant la
fertilité du sol et l’accécibilité aux nutriments grâce à plusieurs mécanismes tels que la
solubilisation du phosphate, la production des sidérophores, de l’ammoniac et de l’a-
amylase. Elles agissent également de manière indirecte en protégeant les cultures contre
les phytopathogènes, notamment par la production d’antibiotiques, la compétition pour
les nutriments et la production des composés antifongiques diffusibles et volatiles. Par
cette double action, les rhizobactéries s’imposent comme alternatives prometteuses aux
pesticides et engrais chimiques.
Dans ce contexte, la présente étude avait pour objectif l’isolement de
rhizobactéries associées au blé dur et l’évaluation de leurs propriétés de promotion de
la croissance des plantes. Trois axes principaux ont été explorés : (1) l’isolement des
bactéries à partir de la rhizosphère du blé. (2) l’évaluation de leur effet directe
(solubilisation du phosphate, production de l’a-amylase et production des sidérophores)
et indirecte (production de la protéase, de la lipase, et l’évaluation de l’inhibition de la
croissance du Fusarium clavum qui est l’agent causal de la fusariose de l’épi chez le
blé dur) et (3) leur identification préliminaire par des tests microscopiques et
biochimiques.
Les résultats obtenus montrent que plusieurs rhizobactéries ont produit les
métabolites testés et ont inhibé la croissance de Fusarium clavum. Deux souches, RB
14 et RB 15, se sont particulièrement distinguées par leurs propriétés de promotion de
la croissance des plantes. Identifiées de façon préliminaire comme appartenant au genre
Pseudomonas, elles ont démontré la capacité de solubiliser le phosphate et de produire
la lipase, la protéase et les sidérophores. De plus, elles ont significativement inhibé la
croissance de Fusarium clavum, en particulier celle du mycélium aérien, soulignant
ainsi leur potentiel de biocontrôle à travers la lutte contre la propagation de la maladie.
Ces résultats suggèrent que les rhizobactéries isolées dans la présente étude
pourraient être potentiellement valorisé en tant que biofertilisants et agents de
biocontrôle. La formulation de consortia de souches apparait particulièrement
intéressante afin d’évaluer leur effet synergique. Toutefois, des études complémentaires
demeurent nécessaires pour confirmer leur potentiel. Des expérimentations sous serre et au champ, devront être effectuées afin de déterminer leur efficacité réelle sur la
croissance du blé dur et le contrôle de la fusariose