Abstract:
L’étude menée sur le lait cru collecté dans la wilaya de Djelfa, notamment à Darchouikh et Messaad,
révèle une variabilité importante des paramètres physico-chimiques et bactériologiques selon l’espèce
animale (chèvre, brebis, vache) et la zone de prélèvement. Les résultats physico-chimiques montrent
un pH dans les normes, une densité variable selon l’espèce, une teneur élevée en matières grasses dans
le lait de brebis et de chèvre, et un point de congélation compatible avec un lait non adultéré. Sur le
plan bactériologique, des contaminations importantes, surtout dans le lait de chèvre, indiquent des
problèmes d’hygiène. Toutefois, une bonne conservation et l’usage de traitements thermiques
réduisent la charge microbienne. L’étude recommande une sensibilisation des éleveurs, une
amélioration des infrastructures de collecte et la promotion de la pasteurisation pour garantir la
sécurité sanitaire et valoriser la filière laitière locale.
Description:
L’étude réalisée sur le lait cru collecté dans différentes régions de la wilaya de Djelfa,
notamment à Dar Chioukh et Messaad, met en évidence l’importance d’une évaluation
rigoureuse des qualités physico-chimiques et bactériologiques de ce produit largement
consommé localement. Les résultats obtenus révèlent une variabilité notable des paramètres
analysés selon l’espèce animale (chèvre, brebis, vache) ainsi que la zone de prélèvement,
traduisant ainsi l’influence des conditions d’élevage et des pratiques de collecte.
Sur le plan physico-chimique, les valeurs du pH des échantillons analysés se situent
globalement dans les normes attendues pour le lait cru, ce qui indique un état de fraîcheur
satisfaisant au moment du prélèvement. La densité varie selon l’espèce, avec des valeurs plus
élevées pour le lait de chèvre et plus faibles pour celui de vache, ce qui peut s’expliquer par
des différences dans la teneur en extrait sec. La matière grasse s’est révélée particulièrement
abondante dans le lait de brebis et de chèvre, ce qui confirme leur richesse nutritionnelle, alors
qu’elle est plus faible dans le lait de vache. De plus, le point de congélation des échantillons
reste compatible avec un lait non adultéré, bien que quelques variations suggèrent
d’éventuelles dilutions minimes.
Du point de vue bactériologique, l’étude met en lumière une contamination
préoccupante dans certains échantillons, notamment dans le lait de chèvre qui présente des
charges élevées en germes coliformes et en germes aérobies totaux. Ces résultats traduisent
des insuffisances dans les conditions d’hygiène lors de la traite et du stockage. Toutefois, les
échantillons ayant bénéficié de meilleures conditions de conservation ou de traitements
thermiques montrent une nette réduction de la charge microbienne, illustrant ainsi l’efficacité
des bonnes pratiques de manipulation.
Bien que le lait cru produit dans la région de Djelfa possède une grande valeur
nutritionnelle, en particulier celui issu de la chèvre et de la brebis, la qualité bactériologique
reste un point sensible nécessitant des améliorations notables. Il apparaît essentiel de
sensibiliser les éleveurs aux règles d’hygiène, de renforcer les infrastructures de collecte et de
refroidissement, et d’instaurer un contrôle régulier de la qualité du lait cru. Enfin, la
promotion de la pasteurisation s’impose comme une solution indispensable pour garantir la
sécurité sanitaire des consommateurs et valoriser durablement la filière laitière dans les zones
agro-pastorales algériennes.