Abstract:
Cette étude a été réalisée afin d’évaluer l’activité acaricide des huiles essentielles et des extraits
aqueux de trois plantes aromatiques : Pistacia atlantica, Peganum harmala et Schinus molle, sur
l’acarien Argas persicus appartenant à la famille des Argasidae, prélevé sur des volailles dans la
wilaya de Djelfa. Les huiles essentielles ont été extraites par hydrodistillation, tandis que les
extraits aqueux ont été obtenus par décoction suivie de lyophilisation. Les feuilles de ces plantes
ont été récoltées dans la région de Zaafrane et Djelfa. L’effet acaricide des huiles essentielles et
des extraits aqueux a été testé par la méthode de contact direct.
Les résultats obtenus montrent que l’HE de Pistacia atlantica possède un pouvoir acaricide
appréciable avec un taux de mortalité de 86,66 % en 24 h ; l’HE de Peganum harmala induit une
mortalité de 66,66 % en 24 h, tandis que l’HE de Schinus molle atteint 73,33 % en 24 h. Pour les
EA, celui de Pistacia atlantica présente une mortalité maximale de 30 %, celui de Peganum
harmala atteint 30 % en 24 h, et l’EA de Schinus molle provoque une mortalité de 53,33 % en 24
h.
Les DL₅₀ et DL₉₀ confirment ces tendances. Pour les HE, elles sont de 212 et 1298,5 μl/ml pour
Pistacia atlantica, 54,6 et 73,5 μl/ml pour Peganum harmala, et 16 et 10,9 μl/ml pour Schinus
molle. Pour les EA, elles sont de 0,022 et 0,003 g/ml pour Pistacia atlantica, 0,29 et 0,99 g/ml
pour Peganum harmala, et 5,66 et 319,3 g/ml pour Schinus molle.
Description:
Les Argasidae, en particulier Argas persicus, sont d'importants vecteurs de maladies aviaires
et représentent une menace pour la santé et la productivité des volailles. L’utilisation massive
d’acaricides chimiques favorise l’émergence de résistances et soulève des risques sanitaires et
environnementaux. Les plantes médicinales constituent une alternative prometteuse, et
l’évaluation de Pistacia atlantica, Peganum harmala et Schinus molle a mis en évidence leur
potentiel acaricide contre Argas persicus, ouvrant des perspectives pour une lutte biologique plus
sûre et durable.
Le test acaricide a été effectué vis-à-vis de tiques du genre Argas persicus, prélevées sur des
volailles de la région de Djelfa. Les résultats ont montré que l’extraction des huiles essentielles
par hydrodistillation a révélé des rendements variables selon les espèces étudiées. Schinus molle
a présenté les rendements les plus élevés, variant entre 2,1 % et 4,33 %, traduisant une richesse
importante en composés volatils. Pistacia atlantica a montré un rendement moyen de 1,33 %,
avec une valeur minimale de 0,8 %. En revanche, Peganum harmala a affiché le rendement le
plus faible, soit 0,75 %. Ces résultats mettent en évidence le fort potentiel de Schinus molle pour
la production d’huiles essentielles.
En termes de mortalité, l’HE de Pistacia atlantica a montré un effet appréciable avec un
taux de 86,66 % en 24 h, suivi par Peganum harmala avec 66,66 % en 24 h, et Schinus molle
avec 73,33 % en 24 h. Les EA se sont révélés moins efficaces, avec une mortalité maximale de
30 % pour Pistacia atlantica et Peganum harmala, et de 53,33 % pour Schinus molle. Les DL₅₀
et DL₉₀ calculées confirment cette tendance : l’HE de Schinus molle apparaît comme la plus
puissante avec une DL₅₀ de 16 μl/ml, suivie par Peganum harmala (54,6 μl/ml) et enfin Pistacia
atlantica (212 μl/ml). Ces résultats mettent en évidence la supériorité des HE par rapport aux
extraits aqueux, ainsi qu’une hiérarchie d’efficacité entre les plantes testées.
Ces huiles essentielles peuvent donc être envisagées comme des bioacaricides permettant de
réduire l’usage des acaricides synthétiques. Toutefois, même si les résultats sont prometteurs,
plusieurs étapes restent nécessaires avant une application pratique. Des études complémentaires
doivent être menées afin d’évaluer leur toxicité potentielle chez les animaux, de déterminer les
doses létales efficaces contre les tiques mais tolérées par l’homme et l’animal, et enfin de
développer une formulation adaptée garantissant une bonne application et une rémanence
optimale.