Diversité floristique en fonction des paramètres stationnels. Cas du Mont de Guerouaou. Forêt de Bastama (massif de Sehary Guebli ; région de Djelfa)

HERRAM Naoual, DAHMANI Somia

Diversité floristique en fonction des paramètres stationnels. Cas du Mont de Guerouaou. Forêt de Bastama (massif de Sehary Guebli ; région de Djelfa)

HERRAM Naoual, DAHMANI Somia

URI: http://dspace.univ-djelfa.dz:8080/xmlui/handle/112/8028

Date: 2017

Abstract:

Le présent travail a pour objectif l’étude de l’effet des facteurs stationnels sur la diversité floristique du Mont de Guerouaou,partie intégrante de la forêt de Bastama (massif de sehary Guebli),situé en zone semi-aride centre. 36 relevés floristiques et une aire de 1600 m2 ont été réalisés sur les deux versantsNord et Sud et selon une toposéquence du bas en haut de versant. La zone d’étude abrite 77 espèces végétales réparties en 23 familles dont les Asteraceae, Poaceae et Fabaceae sont les plus dominantes. Les thérophytes détiennent la première place des types biologiques. Du point de vue biogéographique, la souche méditerranéenne l’emporte sur les autres types. Le versant Nord est caractérisé par une richesse spécifique et un taux de recouvrement de la végétation plus élevé que le versant Sud. L’analyse numériquemultivariée (CHA et AFC) a permis de distinguer 4 groupes de relevés liés à un gradient de xéricité exprimé par l’exposition et un autre altitudinal.

Description:

La présente recherche a pour but l’étude de la diversité floristique en fonction des facteurs stationnels (Exposition, altitude et position topographique) du Mont de Guerouaou sis à la forêt de Bastama qui est une partie du massif forestier de Sehary Guebli appartenant aux monts des Ouled Naïl et caractérisé par un climat semi-aride. Pour atteindre notre objectif nous avons adopté une méthodologie comparative entre les deux expositions Nord et Sud et entre les différentes positions topographiques de chaque exposition : bas versant, mi-versant et haut versant. Expérimentalement, à partir d’un échantillonnage systématique, 36 relevés floristiques ont été réalisés selon une toposéquence du bas vers le haut des deux versants de la zone d’étude à raison de 3 relevés par position topographique. Aussi, au niveau de chaque position topographique, on a installé trois aires minimales d’une superficie de 200 m2 chacune soit au total 1600 m2 pour l’ensemble du site étudié. Au vu des résultats présentés, nous pouvons conclure ce qui suit : - La richesse spécifique est plus élevée sur le versant Nord où on a recensé 58 espèces contre 41 espèces sur versant Sud. Au total, on a recensé 77 espèces pour l’ensemble du Mont de Guerouaou, ceci démontre qu’on est en présence d’une flore particulièrement riche selon DAGET & POISSONET (1991 ; 1997). Le haut et mi-versant enregistrent une meilleure richesse floristique par rapport au bas versant et ce sur les deux versants. Cet inventaire floristique a permis le dénombrement de 23 familles botaniques, dont les plus dominantes sont les Asteraceae, les Fabaceae et les Poaceae et 61 genres. - L’application de l’indice de SHANON démontre que le versant Nord est plus diversifié (3.15 bit) par rapport au versant Sud (2.75 bit). La similarité étant moyenne entre ces deux versants (26 %). Cette similitude est maximale entre les hauts versants des deux expositions Nord et Sud (41 %) car elles sont assez proches et séparées seulement par la ligne de crête. - L’étude des spectres biologiques a mis en évidence la dominance des Thérophytes (29 à 30 %) sur les deux versants, suivies par les Hémicriptophytes (26 %), et les Phanérophytes (21 à 25 %). Cette thérophytisation témoigne que la zone d’étude a subi les actions anthropiques qui ont abouti à la dégradation des formations forestières et préforestières et leur passage vers les formations steppiques. Le spectre phytogéographique appliqué aux deux versants Nord et Sud atteste la dominance du type Méditerranéen avec des taux de 55 à 59 % tandisque que le type Endémique est exclusif au versant Sud où on a enregistré un taux de 14 % (soit 4 espèces). - Le recouvrement de la végétation est plus important sur le versant Nord (62.39 %) par rapport au versant Sud (59 %). Ce recouvrement est maximal en haut de versant des deux expositions (de 62 à 70 %). Concernant la stratification verticale, la strate arborescente dominante au versant Nord avec un taux de 60.06 % tandis que sur versant Sud, la strate arbustive est la plus dominante avec un taux de 39.66 %. Pinus halepensis est l’espèce qui contribue le plus au tapis végétal sur le versant Nord (avec un taux de 5.52 %) alors que c’est Anacyclus clavatus qui contribue le plus sur versant Sud (avec un taux de 8.72 %). - L’analyse numérique par l’application d’une C.H.A. a permis la distinction de quatre groupes de relevés. : Un premier groupe, composé de 9 relevés. Un second de 11 relevés, un troisième de 10 relevés et un dernier de 6 relevés. L’A.F.C. appliquée aux relevés a révélé l’identité de 4 groupes de relevés : Un premier comportant tous les relevés du bas et mi- versant Nord. Un deuxième groupe rassemblant tous les relevés du haut versant Nord. Ces deux groupes sont opposés aux deux autres groupes de relevés du versant Sud ce qui confirme un gradient de xéricité croissant du nord au sud du Mont de Guerouaou. Les relevés des hauts versants sont aussi opposés à ceux situés en bas et mi-versant ce qui affirme l’existence d’un gradient altitudinal croissant du bas en haut de versant. Ces gradients sont confirmés par l’analyse factorielle relative aux espèces. De part cette diversité floristique remarquable qu’abrite le Mont de Guerouaou, il ne faut pas négliger l’effet dévastateur qu’exerce l’Homme sur ce potentiel biologique par ses actions destructrices : surpâturage, coupes illicites, incendies et tourisme anarchique. Il est urgent de sauvegarder ce patrimoine naturel mis en péril en proposant qu’il soit désigné comme une aire protégée dans le cadre des programmes de conservation de la faune et de la flore.

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