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L'Algérie, appartenant à la région méditerranéenne, offre à la systématique un champ
d'investigation très vaste vu la multiplicité de ses écosystèmes. La flore algérienne est réputée
pour sa diversité, elle compte 3139 espèces (5402 avec les sous espèces et les variétés),
estimée en 1962 par Quezel et Santa. Parmi ces espèces, 1300 sont reconnues par leur faible
fréquence dont 314 assez rares, 590 rares, 330 très rares et 35 rarissimes. Près de 600 espèces
sont endémiques à l'Algérie (Fetati, 2000). Cependant, l'Algérie contracte un retard
considérable en matière d'informations et de connaissance sur notre flore. De ce fait, il est
nécessaire de cerner les problèmes auxquels la situation de la flore algérienne, sur le plan
taxonomique, est affrontée. C’est pour cela la connaissance de nos ressources génétiques par
l’identification des espèces et l’exploration et l’évaluation de la diversité et de la variabilité
génétiques existant entre et à l'intérieur de chaque espèce est indispensable.
La sauvegarde des écosystèmes forestiers sérieusement menacés, passe nécessairement
par la connaissance des exigences écophysiologiques des genres et espèces largement
présents. Parmi ces genres, nous citons Pistacia, ce dernier joue un rôle appréciable dans la
préservation de la végétation contre le processus de dégradation et de désertification,
malheureusement, très peu utilisé dans les efforts de reboisement entrepris dans notre pays
malgré sa rusticité. La possibilité de croitre sur des sols pauvres et sa présence sur tous les
étages bioclimatiques (méditerranéen, sub-humide, humide, aride, semi-aride, saharien
supérieur et inférieur) sont des caractéristiques qui le rendent intéressant quant à son
utilisation dans les programmes de reforestation et de sylviculture dans les zones semi-aride et
aride, notamment au niveau du barrage vert, et l’utilisation de ses espèces comme portegreffes
pour P. vera. En plus de sa fonction écologique, ses espèces assurent d’autres
fonctions économiques et socioculturelles. Comme la production des fruits comestibles, le
fourrage, la résine qui, pour peu qu’ils soient rationnellement valorisés, pourraient contribuer
sensiblement au développement de l’économie locale et nationale et assurer une augmentation
substantielle des revenus des populations concernées (Belhadj, 2007). Toutes les espèces du
genre Pistacia sont également employées dans la médecine traditionnelle (Ansar, 1996 ;
Bellakhdar, 1997 ; Mirzaie-Nodoushan et Arefi, 2001).
Le genre Pistacia L. appartenant à la famille des Anacardiacées et à l’ordre Sapindales
(Zohary, 1952 ; Pell, 2004), regroupe 9 espèces et 5 sous-espèces selon les études d’Al-Saghir
(2006). Tandis que l'étude monographique du genre Pistacia faite par Zohary (1952) montre
que ce genre comprend 4 sections et 11 espèces. Les espèces sont des arbres dioïques,
xérophiles, à feuilles caduques ou persistantes qui peuvent atteindre jusqu’à 8 à 10 m de
hauteur. La fécondation est anémophile. Le fruit est une drupe (Al-Saghir, 2006), selon
Kafkas et Perl-Treves, 2001a; Kafkas et al., 2002) Les espèces de ce genre se produisent
naturellement de l'Afrique du Nord vers les Philippines, l’Honduras, le Mexique et le Texas.
En Algérie, plusieurs espèces endémiques de ce genre se trouvent réparties sur le territoire. Il
s’agit du pistachier de l’Atlas (Pistacia atlantica), du lentisque (Pistacia lentiscus), et du
pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus). La quatrième espèce, le pistachier fruitier
(Pistacia vera), est la seule espèce produisant des fruits comestibles.
Le genre Pistacia reste mal défini sur le plan systématique et écologique, ces problèmes
évoqués dés 1952 par Zohary, ont ensuite été abordé en prenant en compte des caractères
macromorphologiques ainsi que des éléments de micromorphologie et plus récemment en
utilisant des marqueurs moléculaires (Belhadj, 2007).
Ce travail vise à établir une étude descriptive macro et micro-morphologique des 04
espèces du genre Pistacia, citées précédemment, provenant de sept stations localisées sous
différents bioclimats, en Algérie, avec une analyse de la variabilité morphologique intra et
interspécifique par l’utilisation des caractères morphologiques des feuilles dans le but
d’identifier et de mieux connaitre le genre Pistacia, ce qui permet de conserver la diversité
génétique de ses espèces autochtones qui restent méconnues, dans leur majorité et par
conséquent, très peu employées dans la préservation des écosystèmes forestiers et préforestiers
malgré leur intérêt, aussi bien écologique qu'économique.
Le présent mémoire s’articule autour de deux grandes parties après une introduction
générale: une première partie, consacrée à une revue bibliographique, qui s’intéresse
notamment aux généralités sur les espèces du genre Pistacia, leur taxonomie, leur répartition
géographique ainsi que leur intérêts et utilisation (chapitre I). Dans un second chapitre, on
s’est intéressé à l’étude des surfaces épidermiques foliaires. La deuxième partie
(expérimentale) dans laquelle nous avons abordé en premier lieu les principales
caractéristiques des stations étudiées (chapitre I) et dans laquelle nous avons décrit le matériel et les méthodes utilisées dans le cadre de cette étude suivie des principaux résultats obtenus
(chapitre II).
Le présent manuscrit est clôturé avec une conclusion générale suivie des perspectives
d’étude. |
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