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Introduction générale
L'Algérie compte parmi les régions les plus touchées par le phénomène sismique à travers le
monde.
D'après les Règles Parasismiques Algériennes (R.P.A 88.), le Centre de Recherche en
Astronomie, Astrophysique et Géophysique (C.R.A.A.G.) a recensé 85 séismes de plus ou moins
grande intensité entre 1716 et 1989, avec 26 séismes entre 1980 et 1989 (c'est-à-dire environ un séisme
tous les quatre mois!). Le début de cette décade a été particulièrement marquant pour l'histoire de la
sismicité en Algérie après le tragique séisme de Chlef survenu le 10/10/1980 (de magnitude 7,2 à
l'échelle Richter qui en compte 9) causant un grand désastre tant humain que matériel (environ 3500
morts et d'énormes dégâts matériels). Cet événement fut la clé de voûte dans le développement d'une
réglementation sismique Algérienne puisque, juste une année après, on assista à la naissance du premier
code Algérien en matière de construction parasismique, officiellement approuvé en 1983, d'où le nom
de "R.P.A. 81 version 83". Plus récemment encore, le séisme de Boumerdes (2003) fut tout aussi
violent (de magnitude 6,8) provoquant la mort de plus de deux milles personnes et des pertes estimées à
plus de deux milliards de dinars, poussant à des révisions sérieuses du code, après celles de 1988 et 1999
de type plutôt formel. Ce qui fait qu'à l'heure actuelle, on parle de "R.P.A.2003". Ce code est un joyau
de la règlementation Algérienne malgré certaines insuffisances qui restent à pallier. Dans ce cadre, le
premier constat qu’on peut faire est le privilège accordé à l’approche sécuritaire aux dépens de
l’économie. Ce penchant du côté de la sécurité, qu'on retrouve d'ailleurs dans la plupart des règlements,
n'est pas sans soulever de polémique. Sécurité et économie doivent pourtant aller de pair dans toute
étude scientifique et tout l'art de concevoir est d'associer harmonieusement ces deux critères ("joindre
l'agréable à l'utile").
Plusieurs chercheurs ont mis en évidence l'effet avantageux des déformations plastiques dans le
comportement des structures ductiles face aux séismes. Housner (1959), Berg et Thomaides (1960)
ainsi que Penzien (1960) se placent parmi les premiers à avoir étudié le mécanisme d'absorption
d'énergie sismique dans les systèmes élasto-plastiques à un degré de liberté. La première notion de
spectre de réponse à un séisme a été introduite par Hudson (1956) puis Housner, Martel et Alford
(1959) Veletsos et Newmark (1960) ont proposé des règles approximatives pour construire les
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spectres de réponse élasto-plastiques à partir d'un spectre de réponse élastique. L'effet du facteur de
ductilité ainsi introduit dans les spectres de réponse a été étudié par Veletsos (1969) pour des systèmes
non linéaires simples.
La conclusion générale pouvant être tirée de ces études est que la possibilité d'avoir des
déformations plastiques importantes dans certaines structures ductiles constitue une voie de recherche
du plus grand intérêt devant permettre de prendre en compte une meilleure capacité de résistance de
ces structures.
Une autre lacune, commune aux différents règlements, réside dans l’analyse déterministe de
l'action sismique qui est pourtant de nature aléatoire et nécessite donc une approche plutôt non
déterministe.
Concernant les méthodes de calcul, on assiste à une refonte totale après l'avènement de
nouvelles méthodes dites de "performance parmi lesquelles la méthode des déplacements dont
l'exposition constitue, en fait, le principal apport de cette thèse. Enfin, si la sécurité reste une priorité
pour ces règlements, on n'y trouve pas d'étude détaillée concernant un aspect qui lui est pourtant
rattaché: l'aspect "dommages". |
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