Abstract:
Les mammites se définissent par la présence et la multiplication d’une population bactérienne dans un ou plusieurs quartiers de la mamelle. Cette maladie a des répercussions négatives au plan économiques, principalement en raison d'une diminution de la qualité et la quantité de la production laitière (faible production, le lait négligé).
L'objectif de cette étude est d’estimer la fréquence et l’importance des différentes espèces bactériennes responsables des mammites cliniques au niveau de quelques élevages des communes de la wilaya de Djelfa et de mettre en évidence certains aspects épidémiologiques. Nous avons tenté d’établir deux approches, une du terrain, à travers d’une enquête sous forme d’un questionnaire et autre du laboratoire à l’aide d’un diagnostic bactériologique chez des vaches atteintes de mammites cliniques.
Des analyses bactériologiques ont été effectuées sur 20 échantillons de lait mammiteux. Les bactéries isolées comprenaient des Staphylocoques coagulases positifs (SCP) (44.4 %), des Staphylococcus à coagulase négative (SCN) (16.7 %) et E. coli (22.2 %), et. les Proteus vulgaris (11.1 %). La majorité des cas de mammite clinique se produisent en début de lactation (1-4 semaine ; 50 %) et les risques s'accroissent avec le nombre de lactations.
Description:
Les mammites cliniques restent une dominante pathologique chez la vache laitière responsable de pertes économiques en termes de production de lait (quantité et qualité). Dans ce contexte, s’inscrit cette étude qui se porte sur 20 prélèvements de lait mammiteux provenant de quelques élevages laitiers des communes de la wilaya de Djelfa. Au terme de notre travail, ils ressortent les principaux points suivants :
Les staphylocoques coagulases positifs sont les espèces les plus fréquemment isoléeslors des mammitescliniques 44.4%.
Les germes opportunistes (staphylocoque coagulase négative) montrent une importance grandissante dans l’étiologie des mammites cliniques. Cela est à relier aux conditions de logement des animaux.
L’enquête épidémiologique a permis de montrer que la mauvaise hygiène de la traite, le mauvais entretien de la litière et le non contrôle de la machine à traire ont constitué probablement des facteurs susceptibles d’augmenter le risque d’infection de la mamelle.
Au point de vue épidémiologique, on a constaté que les mammites cliniques surviennent surtout durant dans le premier mois postpartum, et que le risque des mammites cliniques, augmente avec l’âge, ou plus exactement, avec le nombre de lactations des animaux.
L’étude des profils de sensibilité aux antibiotiques a révélé des résistances marquéesvis-à-vis de certains antibiotiques largement utilisés en médecine vétérinaire, surtout penicilline G. ce qui laisse prévoir de nombreux échecs thérapeutiques.
2/ Recommandations :
Traitement systématiquement les mammites cliniques en respectant les règles de base
(Traitement avec antibiotique précoce, massif et soutenu effectué après des traites complètes, nettoyage et désinfection des quartiers à traiter). Pour guérir la vache malade et de limiter la gravité des lésions mais aussi de stopper l’excrétion des germes contaminants et éviter le passage à la chronicité.
L'antibiotique de choix est celui qui ne présente pas de résistance à l'antibiogramme. Ildoit être un produit qui est facilement véhicule dans la glande mammaire avec un prix optimal.La réforme des animaux incurables est nécessaire car ce sont des réservoirs permanents de germes qui augmentent le risque d’infection des vaches saines.
Doivent être réformées les vaches présentant:
Un quartier fibrosé
Plusieurs mammites cliniques durant une lactation
Un ou plusieurs quartiers restés infectés après un traitement correct au tarissement.
Respecter la période de tarissement pour optimiser la lactation suivante
Respecter les bonnes pratiques vétérinaires, telles que les mesures d'hygiène et de vaccination et l’utilisation de détergents et de désinfectants lors des opérations de lavage et de nettoyage.
Sensibiliser l'éleveur au danger de cette maladie et aux risques d’utilisation anarchique des antibiotiques (générale ou intra-mammaire) tant pour la santé animale que publique, risque de l’antibiorésistance.
Pour contrôler la mammite, il faut un effort constant, l'objectif de la prévention est d'éviter de nouvelles infections et une diminution rapide du niveau d'infection dans le troupeau.
La connaissance précise des agents pathogènes de la mammite permet l'utilisation de mesures appropriées pour améliorer l'état de santé du pis des vaches laitières. Ceci est un élément essentiel en vue d'une amélioration qualitative et quantitative de la production laitière.