Abstract:
La toxoplasmose est une zoonose cosmopolite, due à un protozoaire ubiquitaire intracellulaire obligatoire : Toxoplasma gondii. La Toxoplasmose est l'une des affections parasitaires les plus fréquentes et graves chez la femme enceinte. En raison de la transmission du parasite au foetus qui l’expose à la toxoplasmose congénitale. C’est une maladie habituellement sans gravité pour l’adulte immunocompétent, mais pouvant être redoutable chez l'immunodéprimé et lors d'une toxoplasmose congénitale.
Le présent travail est une étude transversale effectuée auprès de 278 femmes enceintes dans la région de Djelfa, sur une période allant du 18 mai jusqu’à 26 juin 2021. Ces femmes se sont présentées pour un dépistage prénatal au niveau de l’hôpital mère et enfant de Djelfa, au niveau de la polyclinique d’Ain Chihe de Djelfa, au niveau de laboratoires d’analyses médicales privé et des cabinets de gynécologues privés.
L’objectif de notre étude est de déterminer la séroprévalence de la toxoplasmose chez les femmes enceintes dans la région de Djelfa, et d’identifier les facteurs de risque liés à la contamination. Notre étude a permis d’estimer la séroprévalence de cette maladie avec 48,3% de la population étudiée. Le seul facteur de risque de contamination identifié était la présence de chat dans l’entourage
Description:
La toxoplasmose est une parasitose majeure par sa fréquence, la diversité des atteintes cliniques et des populations touchées. Elle représente une zoonose cosmopolite, avec une séroprévalence variable d’un pays à l’autre et parfois à l’intérieur d’un même pays.
La gravité de cette infection est liée au risque de transmission foetale du parasite en cas de contamination au cours de la grossesse.
La toxoplasmose reste une affection particulièrement grave lorsqu’elle survient au cours de la grossesse ou lors d’une immunodépression (VIH).
Les données obtenues d’après ce travail nous ont permis d’avoir une meilleure connaissance de la toxoplasmose dans la région de Djelfa en termes de séroprévalence chez les femmes enceintes ainsi d’identifier les principaux facteurs de risque lié à la contamination. Les principaux facteurs comportementaux influençant la séroprévalence toxoplasmique sont la consommation de la viande crue ou mal cuite et la présence des chats. En effet, l’environnement pourrait être la source majeure de contamination de la femme enceinte.
La séroprévalence toxoplasmique obtenue au cours de notre étude est de 48,7%. Ce résultat a montré que les femmes enceintes sont fortement exposées à Toxoplasma gondii. Au cours de notre étude nous notons un nombre de 34 femmes qui n’ont pas fait un bilan prénuptial mais uniquement une sérologie lors de la conception.
Aujourd'hui, il n'existe pas de vaccin pour prévenir la toxoplasmose chez la femme enceinte. Le respect des mesures hygiéno-diététiques reste donc la seule prévention à la portée de toutes les femmes enceintes non immunisées.
Donc il s’avère important et nécessaire de créer des centres spécialisés pour le diagnostic sérologique qui participent aussi à éduquer la population sur la toxoplasmose en faisant des programmes préventifs, de la sérologie toxoplasmique dès la conception et effectuer une surveillance sérologique mensuelle des femmes enceintes séronégatives pour une meilleure prévention de la toxoplasmose congénitale. Il est à rappeler aussi que le sérodiagnostic de la toxoplasmose doit figurer dans le certificat prénuptial.