ETUDE ECOBOTANIQUE DU JUJUBIER (Ziziphus lotus (L.) Lam.) DANS LES ZONES ARIDES ET SEMI-ARIDES EN ALGERIE

HOUMA, Imen

ETUDE ECOBOTANIQUE DU JUJUBIER (Ziziphus lotus (L.) Lam.) DANS LES ZONES ARIDES ET SEMI-ARIDES EN ALGERIE

HOUMA, Imen

URI: http://dspace.univ-djelfa.dz:8080/xmlui/handle/123456789/5346

Date: 2023-02-25

Abstract:

Le jujubier sauvage (Ziziphus lotus (L.) Lam.) est un arbuste xérophyte appartenant à la famille des Rhamnacées, il se rencontre à l’état sauvage dans les zones arides et semi-arides d’Algérie. L’objectif de cette étude est d’évaluer la variabilité morphologique des feuilles, des fruits et des graines du jujubier, récoltés de populations naturelles en Algérie et d’évaluer l’effet des conditions environnementales sur l’espèce. Les échantillons étudiés proviennent de différentes régions (Guelma, Tebessa, Boughar, Ain oussara, Messaad, Hassi rmel et Bechar). Afin d’analyser la variabilité inter- et intra-populationnelles, des observations macro et micro-morphologiques sur des feuilles, des stomates, des fruits et des graines ont été effectuées sur la base d’un ensemble de vingt-sept variables morphologiques. L’épiderme foliaire, quant à lui, a été observé sous Microscope électronique à balayage. Nos résultats montrent une variation significative entre et à l’intérieur des populations pour l’ensemble des variables étudiées. Les feuilles de Z. lotus sont très variables, elles sont recouvertes d’une forte couche de cire. Les stomates se trouvent également sur les deux faces foliaires, avec une densité plus importante sur la face abaxiale. Concernant les fruits et les graines, l’analyse a révélé une grande variation. La CAH a permis de classer les populations selon la similarité de leurs conditions écologiques. Cette hétérogénéité phénotypique observée au niveau des populations algériennes échantillonnées de Ziziphus lotus pour la majorité des variables morphologiques étudiés est fortement liée à la variation des conditions environnementales.

Description:

Une étude de la variabilité morphologique au niveau de sept populations naturelles de jujubier sauvage (Ziziphus lotus) en Algérie a été menée, lors de ce travail de thèse. Nous avons recherché cette variabilité à l’échelle des feuilles (y compris au niveau des stomates, des trichomes et des surfaces épidermiques), des fruits, des endocarpes et des graines. La caractérisation morphologique a porté sur des variables qualitatives et quantitatives des différentes parties échantillonnées. Une étude pédologique des sols prélevés au pied des individus échantillonnés a été également menée dans le but de caractériser le substrat. Une synthèse climatique, des différentes stations d’échantillonnage, sur la base des données climatiques récoltées auprès des différentes stations de l’O.N.M., a été réalisée pour mieux cerner l’influence de ces conditions environnementales sur la variation, observée chez les populations de Z. lotus étudiés. L’analyse de la variance, pour la majorité des variables quantitatives étudiées a montré des différences hautement significatives entre les sujets des différentes populations de l’espèce étudiée (variabilité intra- et inter-populations). Sur le plan qualitatif, les feuilles et les fruits du jujubier sont trés polymorphes (avec différentes formes et couleurs). Sur le plan quantitatif, les coefficients de variation ont montré une grande variabilité à l’intérieur et entre les populations étudiées. L’AFD et la CAH ont montré que les conditions environnementales (sol et climat) sont, en grande partie, responsables de l’hétérogénéité observée chez les populations algériennes du Ziziphus lotus. La variabilité intra-populationnelle est plus forte, ceci pourrait être le résultat d’une forte interaction entre le génotype et son milieu. Les résultats de cette étude constituent une contribution à l’étude de l’influence de l’épigénétique sur le polymorphisme de l’espèce étudiée et peuvent, néanmoins, constituer une nouvelle base de données pouvant aider à mieux comprendre les réponses éco-morphologiques et les différentes formes d’adaptation dévélopés par cette espèce, face aux différentes pressions abiotiques (altitude, sècheresse, températures) et servir de base à des études ultérieures visant à son amélioration et sa valorisation dans les programmes de reboisement et de reforestation des sols dégradés de milieux steppiques, semi-arides et arides, notamment dans son aire de répartition d’origine. Pour mieux valoriser ce travail, il serait interessant de le compléter par des études ultérieures visant à élargir la zone d’échantillonnage aux pays voisins afin de rendre compte de cette variabilité et de « dénicher » les types les plus intéressants et les mieux adaptés. Les autres espèces du même genre (Z. spina christi et Z. mauritania) devraient aussi béneficier d’autant d’intérêt afin de les intégrer dans les programmes de restauration, puisque la tendance va vers le réchauffement global où les formes les mieux adaptées sont précieusement recherchées afin de freiner l’aridification des paysages méditerrannens nord-africains et sud-européens. En effet, ces espèces pourraient constituer les végétaux pionniers à la protection des sols contre l’erosion éolienne, la plus redoutable en steppe algérienne

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