Abstract:
En Algérie, la volonté politique de préservation de l’environnement est clairement affichée, à travers la politique environnementale.Cependant, sur le terrain, les choses avancent difficilement en matière de développement urbain, et plus particulièrement en ce qui concerne la prise en compte de la problématique environnementale dans l’habitat collectif qui constitue leprincipal vecteur d’urbanisation depuis de nombreuses années.
Ce travail propose de se pencher sur l’évolution de la politiqueet des programmes d’habitat ainsi que sur la question de la protection de l’environnement et la préservation des ressources en milieu urbain avant d’illustrer la situation en proposant une analyse non exhaustive des enjeux environnementaux à travers l’exemple de la cité du 1er novembre 54 à Berrouaghia qui comprend plusieurs programmes successifs de logements collectifs.
Description:
A travers cette recherche, nous avons abordé un sujet important qui est celui des enjeux environnementaux en milieu urbain, et à travers un ensemble de problèmes qui existent au sein des quartiers algériens et ailleurs.
A l’échelle mondiale, la préoccupation environnementale s’est imposée dans le sillage de la réflexion pour la mise en oeuvre du développement durable qui apparait désormais incontournable en particulier à l’échelle urbaine ; la ville étant un écosystème complexe difficile à définir et à appréhender, toujours plus peuplé avec des spécificités (ilots de chaleur, pollution, déchets, exposition aux risques etc…) qui engendrent de multiples problèmes. En Algérie, des efforts sont faits en matière de développement urbain, mais le problème du logement a pris des proportions considérables au fil du temps car confronté à un rythme d’urbanisation effréné et une croissance démographique élevée. Le "Rapport National sur l’État et l’Avenir de l’Environnement" (RNE 2000), a servi de base à l’élaboration du Plan National d’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (PNAE-DD, 2002), qui dresse un bilan alarmant sur l’environnement dans le pays. Depuis les pouvoirs publics tentent d’élaborer des politiques publiques efficaces à travers un ensemble de règlements et de textes législatifs, visant la prise en compte des enjeux environnementaux par un renforcement législatif, réglementaire et institutionnel, des lois ont été votées et des conventions internationales ratifiées. Cependant, à l’échelle urbaine et particulièrement concernant l’habitat et les aménagements urbains, peu de choses ont pu être appliquées sur le terrain.
Nous avons pu constater cela, à travers l’analyse de certaines données et l’observation de terrain du quartier du 1er novembre à Berrouaghia qui bénéficie de ressources naturelles renouvelables qui ne sont pas du tout exploitées par exemple pour les énergies solaire et éolienne. Malgré des conditions climatiques et une situation géographique favorables, le quartier ne contient pas beaucoup d’espace de verdure, alors que l’utilité et les avantages de la végétation urbaine ont été démontrés.
De même, la question de la transition énergétique n’est pas prise en compte. Il n’y a pas de bâtiments intégrant des critères énergétiques que ce soit pour les constructions neuves ou la rénovation dans cette cité de plus de 6000 logements. Cependant, l’usine de production d’électricité à partir du gaz naturel située dans un rayon proche de la cité peut être considérée comme productrice d’énergie « propre », mais il faut souligner que la présence de cette usine comme tout équipement industriel est un danger potentiel pour la zone résidentielle voisine car elle contient des matières dangereuses et l’ensemble constitue un risque difficile à maîtriser en cas d’incendie ou d’accident.
Enfin, concernant la gestion des déchets, les moyens mis en oeuvre pour la collecte de déchets sont insuffisants par rapport à l’importance des quantités de déchets produites dans le quartier.
Au final, on peut dire que si la volonté politique, traduite par la politique environnementale existe (La révision constitutionnelle de 2020, a même introduit une nouvelle mission dédiée à l’environnement - (Décret présidentiel n° 21-37 du 6 janvier 2021)), sur le terrain, beaucoup reste à faire, surtout en matière d’aménagement urbain et en particulier en ce qui concerne les cités d’habitat collectif assez ancienne, comme celle du 1er novembre 1954 à Berrouaghia