Abstract:
L’objectif de l’étude consiste, d’une part, à évaluer la qualité hygiénique du lait cru bovin collecté en milieu steppique algérien, tout au long de sa chaine de production (lait individuel et de mélange « chariot trayeur, cuve de réfrigération, camionnette de collecte et de l’unité de pasteurisation ») et, d’autre part, à apprécier la qualité sanitaire du lait cru bovin et de ses dérivés traditionnels « L’ben » et « J’ben » commercialisés par la filière informelle dans la ville de Djelfa. Ainsi, et dans le but de mettre le point sur les principaux points critiques influençant la qualité du lait, un questionnaire d’enquête portant sur les pratiques liées à la gestion de l’hygiène de traite a été réalisé. Pour répondre à cet objectif, 150 échantillons ont été récoltés pour des fins analytiques. Les analyses microbiologiques ont porté sur le dénombrement de la flore totale, de la flore coliforme, des streptocoques fécaux, de Staphylococcus aureus, des anaérobies sulfito-réducteurs et de Salmonelles. 76 prélèvements ont été soumis également à la détection des résidus d’antibiotiques et des anticorps brucelliques. En parallèle, un dépistage des mammites sub-cliniques a été réalisé par le biais d’un test CMT.
Les résultats obtenus ont montré que la qualité du lait est globalement non-satisfaisante. Des contaminations ont été constatées dès le début de la filière. L’analyse de la variance à un facteur a montré la différence de contamination d’un point à un autre mais aussi l’effet du traitement thermique «la pasteurisation». Les sources de contamination sont liées essentiellement au manque d’hygiène en amont de la filière, notamment au niveau de la ferme où la conduite de la traite était généralement insuffisante. Un taux de non-conformité estimé à 91% a été enregistré pour l’ensemble des échantillons provenant du circuit informel. De plus, 34.21 % des laits testés ont été contaminés par les résidus d’antibiotiques. En revanche, tous nos échantillons se sont révélés négatifs au Ring-test. Pour ce qui est de la prévalence des mammites sub-cliniques, une valeur moyenne de 41,66 % a été enregistrée. Le test chi2 a montré une bonne corrélation entre le résultat du CMT et celui de l’analyse bactériologique.
Quant aux résultats de l’antibiorésistance, les différentes souches isolées ont exprimé une multi-résistance vis-à-vis de nombreuses molécules d’antibiotiques. Le taux de résistance le plus haut a été observé pour la pénicilline (94,11%) et l’érythromycine (79,41%) pour S. aureus, la flumequine (100%), l’ampicilline et l’amoxicilline (68,75%) pour E. coli. Toutefois, aucune souche SARM ni BLSE n’a été décelée.
