Abstract:
Dans un contexte de mutations urbaines importantes, les opérations d’aménagement et de
construction de campus universitaires se sont multipliées sur tout le territoire national avec
une évolution considérable à partir des années 2000.
Le réseau universitaire algérien est désormais bien étoffé et le nombre des universités a
quasiment doublé en moins de vingt ans.
Les nouveaux sites universitaires sont implantés, pour la plupart, en périphérie des villes,
participant à la dynamique urbaine, ainsi qu’au renforcement de l’attractivité et du
développement socio-économique des villes concernées.
Après un aperçu sur l’université et les espaces universitaires en Algérie, ce travail propose de
se pencher sur la relation spatiale ville-campus et ses impacts socio-culturels et économiques,
et d’illustrer la situation par une étude du cas de l'université Ziane Achour à Djelfa, à travers
l’implantation de son campus et l’évolution de ses structures qui sont devenues un élément
incontournable du développement et du paysage urbains de la ville et ont contribué à un
renforcement de la relation centre-périphérie
Description:
Dans un contexte urbain en pleine mutation et alors que les opérations d’aménagement et
de construction de campus universitaires se sont multipliées sur tout le territoire national, ce
modeste travail a proposé une contribution à la thématique du développement des
infrastructures universitaires et en particulier celle relative au rôle et à la place de l’université
et du campus universitaire en temps que composante qui se nourrit de la ville et la nourrit et
qu’élément spatial qui participe à la dynamique des territoires dans lesquels il s’inscrit.
Dans un premier temps, le travail a tenté d’expliciter brièvement les composantes du
campus universitaire en tant qu’espace plurifonctionnel représenté par un ensemble de
bâtiments et d’infrastructures dédiés à l’université. Ces infrastructures jouent un rôle dans le
développement local et la dynamique urbaine des territoires en particulier en Algérie où le
nombre d’établissements et de campus universitaires n’a cessé d’augmenter depuis
l’indépendance pour répondre aux besoins toujours plus importants. Passant d’une seule
université avec ses deux annexes de Constantine et d’Oran ; le pays compte désormais 50
universités (en 2019) et plusieurs centres universitaires, écoles préparatoires, écoles
normales, ainsi que des écoles nationales supérieures, au total 106 établissements, qui sont
répartis plus ou moins équitablement à travers le territoire national.
Dans un deuxième temps, la relation entre l’université, le territoire et la société, a été
appréhendée à travers la dynamique urbaine et l’intégration socio-économique et spatiale des
sites universitaires à leur environnement. Qu’il soit implanté dans les quartiers centraux ou en
périphérie, la relation campus-ville est une relation d’interdépendance dans laquelle le
campus doit être intégré. Même s’ils sont territoire implantés en périphérie des villes, les
campus sont désormais de plus en plus rattrapés par l’urbanisation et la présence d’une
université est un élément qui participe à la dynamique des territoires dans lesquels elle
s’inscrit et renforce l’image et l’attractivité des villes ou des régions. L’université est un
moteur du développement économique, mais également social et culturel, en tant que lieu
d’échange, de rencontre, de travail et d’innovation, comme cela à été mis en évidence à
travers les exemples proposés en Tunisie, en Belgique, en France ou encore à Constantine en
Algérie.
Enfin, le cas de la ville de Djelfa et son université ont été plus particulièrement mis en
lumière avec un aperçu de la ville de Djelfa, puis la présentation de l’université avec ses deux
pôles et les différentes étapes de son évolution depuis son implantation dans un terrain
éloigné en périphérie de la ville. Le noyau initial s’est développé et, en deux décennies, toute
l’assiette foncière prévue par les instruments d’urbanisme a été entièrement occupé par des infrastructures qui sont parties prenantes de la dynamique urbaine. La création du campus
universitaire a engendré une densification des investissements et aujourd'hui les échanges
quotidiens centre-périphérie sont très denses. La relation ville-campus se trouve encore
renforcée par la mise en oeuvre du pôle 2, qui ouvre un nouveau front d’attractivité et
accentue encore l’impact de la présence de l’université, désormais multipolaire, sur la
dynamique urbaine