Abstract:
Les plantes médicinales constituent une source de substances naturelles importante surtout dans la recherche d’alternatives à la lutte chimique utilisée contre les tiques. L’utilisation de bio- acaricide d’origines végétales est une meilleure solution pour éviter l’effet le plus toxique des acaricides de synthèse. La présente étude a pour objet d’évaluer l’effet acaricide de l’huile essentielle extraite de la partie aérienne séchée de trois plantes Juniperus phoenicea, Rosmarinus officinalis, Artemisia campestris. Au cours de cette étude nous avons conclu que l'espèce Juniperus phoenicea est riche en huiles essentielle (rendement 3,63%), Sachant que notre pays possède une biodiversité immense dont chaque plante se caractérise par un réservoir assez important des huiles essentielles avec des caractéristiques thérapeutiques et pharmacologiques particulières qui demandent d’être exploitées par les recherches. Le test d’activité a été réalisé au laboratoire à une température moyenne de 32 °C et une humidité moyenne de 31%. Les tiques ont été exposés à l’huile essentielle par contact pendant 24, 48 et 72h. Les résultats du test d’activité ont montré que l’huile essentielle du Juniperus phoenicea a présenté une activité acaricide égale à 69,23% à la concentration 200 μl/ml. On peut noter que cette activité était même plus élevée que celle du Rosmarinus officinalis (21,43%) et à un degré moins pour Artemisia campestris (50%).
Description:
De nos jours, un grand nombre de plantes aromatiques et médicinales possède des propriétés biologiques très importantes qui trouvent de nombreuses applications dans divers domaines à savoir en médecine, pharmacie, cosmétologie et l’agriculture. Ces plantes produisent naturellement des substances actives permettant de se protéger des insectes, de maladies ou d’attaques extérieures. De celles-ci ont été tirées les huiles essentielles.
La présente étude nous a permis d’évaluer l’activité bio-acaricide des huiles essentielles de trois plantes médicinales aromatiques locales de la région de Djelfa qui sont Artemisia campestris, Juniperus phoenicea et Rosmarinus officinalis. Ce test acaricide a été effectué vis-à-vis de tiques Ixodidae.
L’ensemble de nos résultats montre que la valeur du rendement des huiles des trois plantes est différente avec un rendement d’extraction supérieur chez Juniperus phonecie (3,63%), puis vient le rendement d’extraction d’huiles de Rosmarinus officinalis avec 2,31%. Le rendement d’extraction le plus faible est celui obtenu pour Artemisia campestris (0,72%).
La mortalité des tiques après leur exposition à 3 doses différentes pour chaque plante est variable et différente d’un plante à une autre. Après 24 heures de traitements par les huiles essentielles nous avons enregistré une mortalité allant de 21,43% sous la dose 1 (50 μl/ml) jusqu’à 50,0 % sous l’effet de la dose 3 (200 μl/ml) pour les tiques traitées par Juniperus phoenicea. Cette mortalité augmente après 48 heures pour atteindre 30,77% sous la dose 1 jusqu’à 53,85% sous l’effet de la dose 3. Après 72 heures de traitement l’huile essentielle de Juniperus phoenicea continue à faire son effet en éliminant 38,46% des tiques sous la dose 1 jusqu’à 69,23% sous l’effet de la dose 200 μl/ml.
Pour Rosmarinus officinalis, la mortalité augment avec le temps. A la dose de 50 μl/ml la mortalité passe de 26,67% après 24 heures de traitement à 42,86% après 72 heures de traitement. Sous l’effet de la dose 100 μl/ml la mortalité est de l’ordre de 50,0% après 72 heures de traitement. Cependant sous l’effet de la forte dose de 200 μl/ml.
L’essai de l’huile essentielle d’Artemesia campestris, révèle qu’après 24 heures d’exposition des tiques à cette huile nous avons enregistré une mortalité allant de 6,67 % sous l’effet de la dose 50 μl/ml jusqu’à 33,3% sous l’effet de la dose 100 μl/ml et 200 μl/ml. Cette mortalité augmente pour atteindre 42,86 % à la dose 200 μl/ml après 48 heures d’exposition. Ces mortalités ont atteint les 50% après 72 heures d’exposition sous l’effet de la dose 200 μl/ml.
D’une manière générale, le traitement par les huiles essentielles révèle taux maximal de mortalité enregistré chez Juniperus phoenicea à la dose 200 μl/ml (69,23%) et Artemisia campestris sous l’effet de la dose de 200 μl/ml (50,0%).
Il est intéressant dans un proche avenir de mener ces essais en utilisant d’autres plantes et d’autres techniques d’extraction et de dosage. Il est souhaitable de travailler sur des espèces bien déterminées de tiques, de s’atteler sur d’autres variables, tel que le sexe et le stade larvaire. Et cela ne pourra avoir lieu qu’après l’installation d’une salle d’élevage spécifique pour les tiques. Il est préférable de joindre avec ce genre d’étude des enquêtes préliminaires qui doivent être effectuées chez des éleveurs d’animaux qui souffre de l’attaque des tiques, afin de connaitre les remèdes qu’ils utilisent pour lutter contre ces bestioles.
D’autres études seront nécessaires pour l’évaluation de la toxicité de ces huiles pour les animaux et la fixation des doses létales pour les tiques qui soit tolérés par l’homme et l’animal, puis la formulation de ces huiles en vue de la synthèse des produits acaricides à commercialiser