Abstract:
En Algérie, l'élevage ovin occupe une place très importante dans le domaine de la production animale, et
constitue le premier fournisseur de viande rouge du pays. Il se répartit sur toute la partie Nord du pays avec
toutefois une forte concentration dans la steppe, avec en premier lieu la wilaya de Djelfa. Dans le système
d’élevage semi-transhumant de la région de Djelfa, des aléas saisonniers surviennent souvent et causent des
dégâts à l’instar de l’inédite pandémie Covid-19. À cet effet, l’étude met en parallèle le comportement des agents
économiques, y compris leurs interactions de la période avant la pandémie Covid-19 avec celle de la maladie.
Dans ce sens, une enquête sur terrain est conduite auprès de 60 interrogés semi-transhumants ont été choisis au
hasard dans différentes communes de la région de Djelfa, pour obtenir un maximum de diversité. Les matériaux
collectés sont traités à l’aide du modèle statistique SPSS dans une approche technico-économique. Les
indicateurs montrent que le comportement et les interactions entre les intervenants dans ce système d’élevage ne
sont pas pareils par rapport aux deux situations (SSP, SAP) en termes de mobilité, d’acquisition d’animaux et
des produits d’alimentation et vétérinaires, ou de vente du bétail. De même, les coûts de production ne sont pas
similaires et impliquent en tout état de cause une variabilité financière entre les deux périodes. L’étude édifie que
des aléas saisonniers perturbent le cycle de production et sont renforcés cette fois par le risque sanitaire Covid-19
obligeant les intervenants à modifier leur comportement et leur interaction afin de maintenir leurs activités
économiques. Au vu de l’ampleur des enjeux, les mesures sociales, économiques et écologiques impactant les
résultats technico-économiques d’élevage sont à prendre à l’avenir dès la déclaration d’autres risques sanitaires
dans l’intérêt des producteurs et des ménages.
L'objectif final de cette étude est d'identifier les stratégies permettant aux éleveurs de moutons de répondre à
l’objectif ultime de maximisation du profit et le maintien de l’activité d’élevage dans un contexte changeant et
incertain tel que les maladies et épidémies
Description:
La région de Djelfa est souvent considérée comme le réservoir à moutons de la steppe, malgré la sécheresse et l’aridité du climat. Ces dernières années, les éleveurs de moutons ont souffert de nombreux problèmes qui ont joué un rôle majeur dans la détérioration de la production ovine. Dans le système d’élevage semi-transhumant, des aléas saisonniers surviennent souvent et causent des dégâts à l’instar de l’inédite pandémie Covid-19. Ils influencent la disponibilité et le coût des facteurs de production et impactent les ressources naturelles disponibles et l’environnement. À cet effet, l’étude met en parallèle le comportement des agents économiques, y compris leurs interactions de la période avant la pandémie Covid-19 (SSP) avec celle de la maladie (SAP), spécialement, la gestion de l’activité de production du mouton est entièrement remise en cause et aggravée par une relation avec les fluctuations de marché.
Dans ce sens, une enquête sur terrain est conduite auprès de 60 éleveurs semi-transhumants. Les indicateurs technico-économiques étudiés montrent que le comportement et les interactions entre les intervenants dans ce système d’élevage ne sont pas pareils par rapport aux deux situations en termes de calendrier fourrager des concentrés, programmes d'alimentation pour chaque cycle de reproduction, contacts des vétérinaires, fonctionnement des marchés du bétail, circulation des moyens de transport…
En SAP, la taille du troupeau, le prix d’achat des animaux, la mobilité (l’ampleur de déplacements, la fréquence de déplacements lointains et la distance moyenne parcourue), le coût moyen de la main d’oeuvre, l’intervention de l’État en traitement des maladies, le coût moyen de transport, le coût moyen de production, le nombre moyen des animaux vendus, le prix moyen de vente et le profit moyen, ont nettement diminué par rapport à la SSP. Le prix de vente des ovins, a enregistré des baisses importantes, surtout que la région a été marquée ces années par une sécheresse, il est économiquement plus rationnel de vendre les animaux que de les garder. En revanche, en SAP le coût moyen de l’alimentation des animaux en pâturage (Parcours, Gsill) et en concentrés (Orge, Son), la charge moyenne opérationnelle vétérinaire, les maladies (variole, fièvre aphteuse, parasites…) et l’ampleur des problèmes rencontrés (manque de soins vétérinaires, pénuries alimentaires, protocole de prévention Covid-19, difficultés de l’approvisionnement en eau d’abreuvement, interdiction de déplacement, autres), ont nettement augmenté par rapport à la SSP. En outre, pour l’acquisition du soutien financier et moral de l'État et la gestion des cycles reproductifs de reproduction (1 et 2 cycles), il n’y a pas de changement entre les deux situations. De même,
les coûts de production ne sont pas similaires et impliquent en tout état de cause une variabilité financière entre les deux périodes.
La comparaison des deux situations montre une différence significative de leurs indicateurs technico-économiques de la production du mouton. Enfin, l’étude a confirmé l’hypothèse évoquée précédemment que la pandémie Covid-19 à exercer un effet négatif sur le cycle de production du mouton fondé sur le système d'élevage semi-transhumant dans la wilaya de Djelfa et par conséquent elle a poussé les acteurs intervenant dans ce système d’adapter les facteurs de management de cycle production. Les effets sont évidents lorsqu’on prend en considération le confinement sanitaire et les autres restrictions qui en découlent. Au vu de l’ampleur des enjeux, les mesures sociales, économiques et écologiques impactant les résultats technico-économiques d’élevage sont à prendre à l’avenir dès la déclaration d’autres risques sanitaires dans l’intérêt des producteurs et des ménages. Aussi, des actions en matière de politique de l’État et d’organisation des producteurs s’avèrent plus que nécessaire, afin d’assurer la mise à niveau de la filière dans les situations de crise.